Langues africaines en péril

Publié le 26 février 2006 Lecture : 1 minute.

Qui parle encore le tonjon en Côte d’Ivoire, le zumaya au Cameroun ou le jebel haraza au Soudan ? À l’image de ces dialectes définitivement oubliés, une langue disparaît en moyenne toutes les deux semaines dans le monde. L’Afrique est particulièrement menacée par cette désertification du patrimoine linguistique puisqu’un tiers des 6 000 langues utilisées sur la planète sont africaines. C’est pour appeler à leur sauvegarde qu’Adama Samassakou, président de l’Académie africaine des langues (Acalan) est venu plaider sa cause lors de la VIe Journée internationale de la langue maternelle, le 21 février, au siège de l’Unesco à Paris.

Récemment instituée en tant qu’organe de l’Union africaine, l’Acalan vient de remporter une première victoire en faisant adopter son projet déposé il y a deux ans : faire de 2006 l’année de la protection des langues sur le continent. Son président, qui se bat pour faire des idiomes africains des « langues de travail opérationnelles » n’en insiste pas moins sur l’importance de l’écriture. En effet, près de 80 % des langues sont uniquement orales, ce qui les expose dangereusement à la menace de l’extinction. « L’utilisation ou la non-utilisation d’une langue dans des espaces publics comme l’école, les médias ou l’Internet renvoie aussi aux registres de l’identité, de l’appartenance nationale ou du pouvoir », souligne Koïchiro Matsuura, directeur général de l’Unesco. L’Internet est d’ailleurs un bon reflet de ces disparités puisque près de 90 % des langues en sont absentes. L’anglais y est toujours aussi prédominant, avec 72 % des sites, suivi de loin par l’allemand, avec 7 %, et le français, le japonais et l’espagnol, avec chacun 3 %.

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