Cotonou file un mauvais coton

Publié le 26 février 2006 Lecture : 1 minute.

Ouverte en décembre dernier, la campagne cotonnière 2005-2006 au Bénin s’annonce morose. L’Association interprofessionnelle du coton (AIC) a revu à la baisse la production, à 250 000 tonnes, contre 300 000 tonnes initialement annoncées. Les surfaces ensemencées ont diminué de 30 % par rapport à l’année dernière. Quant au prix du coton graine premier choix versé aux producteurs, il est passé de 200 F CFA à 185 F CFA. Sur une population totale de 7 millions d’habitants, près de 3 millions de personnes vivent directement ou indirectement de cette activité, qui représente 14 % du PIB. L’AIC dénonce les dysfonctionnements de la filière dans un contexte d’incertitude autour de la privatisation de la Société nationale de promotion agricole (Sonapra), qui aurait dû être achevée en octobre 2005. « Contrairement aux accords signés avec le gouvernement, la Sonapra achète directement le coton aux paysans sans verser à la Centrale de sécurisation des paiements et de recouvrement (CSPR) les 40 % prévus pour financer l’achat des semences et des engrais », précise un observateur. Qui ajoute : « Beaucoup de ces paysans ne sont pas payés, et le manque à gagner en 2004-2005 est estimé à 80 milliards de F CFA. Si cette situation perdure, la prochaine récolte est compromise. » Le 20 décembre dernier, les responsables de l’AIC et de la CSPR ont adressé un message aux ministères de l’Agriculture et du Commerce pour avertir des « conséquences désastreuses de ces comportements ». Un appel resté à ce jour lettre morte.

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