Cher, l’or noir ? Et alors ?

Publié le 26 février 2006 Lecture : 2 minutes.

Chacun s’interroge avec anxiété sur le prix du pétrole et sur les réserves encore enfouies sous terre. Les réponses à ces interrogations existent. Claires et nettes. D’abord, le prix du pétrole ne va pas baisser. Il oscillera désormais entre 55 et 70 dollars le baril. La crise actuelle, en effet, n’est pas une crise des prix de revient : celui-ci varie de 2 dollars le baril en Arabie saoudite à 11 dollars en mer du Nord. Ces tarifs offrent d’ailleurs aux compagnies pétrolières des recettes records. Exxon a enregistré, en 2005, une hausse de 43 % de son bénéfice, estimé à 36,13 milliards de dollars, supérieur au PIB de 125 pays de la planète. Mais la demande étant supérieure à l’offre, les prix flambent. Le développement de la Chine et de l’Inde et les besoins croissants des États-Unis et de l’Europe font que les besoins dépassent les capacités de production (un peu affaiblies par la guerre en Irak).

L’Arabie saoudite est maître du jeu. Elle produit avec les champs existants 9,5 millions de barils par jour (b/j). Pour faire baisser le prix du brut, il faudrait qu’elle passe à 13 milliards de b/j. Pourquoi ferait-elle chuter les prix et ses revenus tout en épuisant ses réserves ? Il faut ajouter à cette situation l’insuffisance des capacités de raffinage en Occident. Deux ou trois ans seront nécessaires pour remédier à cette situation, mais entre-temps les besoins auront augmenté !

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À quoi sert le pétrole aujourd’hui ? Pour fixer les idées, voici des chiffres simples. La moitié est consommée par les transports, l’autre moitié par la production d’électricité, le chauffage et la chimie industrielle et agricole. On peut, bien sûr, supprimer le chauffage au fuel et choisir le charbon, mais combien de temps faudra-t-il pour mener une telle opération ? Dix ans ? Vingt ans ? On peut supprimer les centrales à pétrole, mais par quoi les remplacer ? Par un charbon hautement polluant pour l’atmosphère, comme l’ont fait les Allemands ?

Le nucléaire s’impose, mais beaucoup de pays, cédant aux écologistes, se le sont interdit ! Quant aux voitures hybrides (mi-essence, mi-électricité) ou à hydrogène, il faudra plusieurs décennies pour qu’elles remplacent le parc automobile actuel. Va-t-on vers une décroissance économique ? En vérité, 70 % de l’or noir existant dans les champs pétroliers déjà découverts se trouve encore dans le sous-sol, et les techniques pour l’extraire, notamment dans les gisements situés en mer profonde, se développent. Le pétrole, au sens actuel du terme, ne sera pas épuisé avant cinquante ans !
Bref, la première crise pétrolière ne surgira vraiment qu’à la fin du XXIe siècle ! Avec tout de même une grande incertitude : la vitesse et le style de développement de la Chine et de l’Inde pèseront sur cet avenir. Cette situation n’est pas que négative. Elle va nous obliger à développer de nouvelles technologies pour l’exploitation et l’exploration. Dans la recherche de nouvelles sources d’énergie. Dans l’automobile. Pour réaliser des économies, nous allons devoir mettre un terme à l’ère du gaspillage généralisé.

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