Changements

Publié le 26 février 2006 Lecture : 2 minutes.

Pour le Japon, 2006 sera l’année de l’inattendu. Sur le plan économique d’abord. L’archipel a renoué avec la croissance grâce à des exportations toujours en hausse et à la relance de la consommation intérieure, la vague de froid des derniers mois de 2005 ayant entraîné des dépenses massives de la part des ménages nippons, contraints de s’équiper pour affronter un hiver particulièrement rude. Résultat, la croissance du PIB atteint 2,8 % sur l’ensemble de 2005. Le chiffre dépasse les prévisions du gouvernement, qui table sur une croissance de 2,7 % pour l’exercice budgétaire 2005-2006, et qui espère bien avoir atteint la fin des années moroses.
Autre fait inattendu : l’annonce du retrait des troupes d’Irak. Les 600 soldats nippons déployés depuis janvier 2004 dans le sud du pays où ils menaient des missions humanitaires et de reconstruction devraient regagner l’archipel d’ici à la fin du mois de mars. L’opération est qualifiée en tout cas « d’événement de l’année » par un membre du ministère de la Défense, terme que la réforme du Code impérial initiée par Junichiro Koïzumi aurait mérité si elle n’avait brusquement avorté. Parce qu’il n’y a pas eu d’héritier mâle au sein de la famille impériale depuis quarante ans, le Premier ministre avait lancé un projet de loi autorisant l’accession des femmes au trône. L’annonce de la grossesse de la princesse Kiko, 39 ans, épouse du frère héritier, laisse la réforme en suspens en attendant de connaître le sexe de l’enfant. Cette mise en parenthèses satisfait le camp des conservateurs, favorable au maintien d’une filiation patrilinéaire, la règle actuelle, héritée d’une loi d’avant-guerre stipulant que l’empereur doit être « un homme issu d’une branche mâle ».

Du côté politique aussi, les choses pourraient également changer, si l’un des poids lourds du Parti libéral démocrate (PLD), conservateurs et issus de la mouvance droitière du pays, accède au poste de Premier ministre en septembre prochain. Ce nouvel homme fort ne fera que confirmer la tendance politique du Japon, de plus en plus nationaliste.
Autre grand chantier, la révision de la Constitution pacifiste, adoptée par le Japon après la défaite militaire de la Seconde Guerre mondiale. Annoncée en novembre dernier à l’occasion du cinquantième anniversaire du PLD, cette réforme permettrait à l’archipel de se doter d’une armée à part entière et de participer à des opérations de sécurité internationale. Ce qui signifierait que les Forces d’autodéfense nippones, un contingent composé de 240 000 hommes qui figure parmi les mieux équipés du monde, constitueraient la nouvelle force militaire du pays. Dans le souci de se doter des attributs de la puissance, le Japon irait-il cependant jusqu’à devenir une nation nucléaire ? Rien n’est moins sûr, la révision constitutionnelle proposée par le parti au pouvoir respectant le principe de la non-prolifération

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