Aide : l’Europe tiendra ses engagements

Publié le 26 février 2006 Lecture : 2 minutes.

Je me réfère à l’article « 2006 : ce qui nous attend. Quel sera le sort de l’Afrique ? » dans votre numéro 2348 de la semaine du 8 au 14 janvier 2006. Je lis notamment dans cet article que « l’objectif d’un doublement de l’aide d’ici à 2010 a peu de chances d’être atteint si l’on fait le compte de l’argent actuellement consacré aux projets de développement ».
Permettez-moi de relativiser voire de mettre en doute cette affirmation, et ceci pour plusieurs raisons.
Sous présidence luxembourgeoise de l’Union européenne et à la suite d’une décision des ministres du Développement, les Vingt-Cinq se sont engagés au premier semestre 2005 à consacrer d’ici à 2015 collectivement 0,7 % de leur PIB à l’aide publique au développement. L’accord des Vingt-Cinq prévoit un seuil intermédiaire à atteindre d’ici à 2010, en l’occurrence 0,56 %.
C’est la première fois dans l’histoire de l’aide publique au développement qu’un groupe d’États s’engage à atteindre 0,7 % à une date précise, soit 2015 ! Une fois ces engagements réalisés, l’aide publique au développement de l’Union européenne aura augmenté de quelque 50 % par rapport à 2005.
Il est à relever qu’il s’agit en l’occurrence non pas de promesses (lesquelles seraient honorées ou non), mais bien d’engagements fermes des États membres. Ces engagements pris par les ministres du Développement ont été entérinés au plus haut niveau par les chefs d’État et de gouvernement lors du Sommet européen du mois de juin 2005. J’ajoute que je suis bien entendu conscient des difficultés budgétaires et autres que connaissent certains États membres et dont ils font état, mais les engagements pris sont néanmoins ce qu’ils sont – et cela est pour moi essentiel.
Quant au respect des engagements, les ministres du Développement vont assurer un suivi très rigoureux de ceux-ci. Ils vont en particulier se réunir chaque année d’ici à 2015 pour mesurer les progrès effectués.
Outre la composante politique, je suis pour ma part persuadé que ce sont les pays en développement eux-mêmes et la société civile de tous les pays qui seront le baromètre de réussite le plus sûr. Ce sera en effet sous l’impulsion d’un échange énergique et constructif entre tous les partenaires que nous veillerons ensemble à la réalisation de ces engagements cruciaux. Il va bien entendu sans dire que si nous voulons réaliser complètement les Objectifs du millénaire en 2015, il est essentiel que d’autres pays développés prennent rapidement des engagements similaires à ceux que viennent de prendre les États membres de l’Union européenne.
J’observe enfin que quatre États membres de l’Union européenne, dont le Luxembourg, consacrent d’ores et déjà plus de 0,7 % de leur RNB à l’aide publique au développement et plusieurs autres États membres, dont la France, ont annoncé un calendrier qui leur permettra d’atteindre ces 0,7 % avant même l’échéance de 2015.
Jean-Louis Schiltz, ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire, Luxembourg, grand-duché de Luxembourg

Commentaire
Nous remercions le ministre luxembourgeois de la Coopération et de l’Action humanitaire pour ces précisions. L’article auquel il se réfère est un emprunt au Financial Times. Jean-Louis Schiltz ne fait que déplorer le pessimisme de son auteur. On sait pourtant qu’en matière d’aide au développement la différence entre « engagements » et « promesses » est très ténue. D’autant que les gouvernements changent et avec eux les priorités.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires