Nouvelles lectures coraniques
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C’est dans la foulée des manifestations organisées au Maroc autour du projet américain sur le « Grand Moyen-Orient » que les fondations du roi Abdelaziz al-Saoud et Conrad
Adenauer ont organisé un colloque autour du thème « L’exégèse coranique et les nouvelles lectures ». Il a réuni à Casablanca, du 10 au 12 décembre, un panel d’islamologues et d’historiens, parmi lesquels Mohammed Arkoun, Alfred-Louis de Prémare ou encore Nasr Hamid Abou Zayd.
L’accueil réservé à cette rencontre par le quotidien marocain At-Tajdid, titrant sur « L’envahissement laïc qui vise à désacraliser le Coran », en dit long sur le caractère pour le moins audacieux d’interventions dont le dénominateur commun était la volonté de « tout reprendre à zéro », selon l’expression de Fayçal Alawami, universitaire saoudien !
Les participants ont insisté sur la nécessité de remettre en question les acquis de la Tradition en interrogeant ses non-dits et ses contradictions et en relisant les textes fondateurs à la lumière des données contemporaines et des sciences modernes. Le but étant, comme l’a suggéré l’anthropologue tunisien Youssef Seddik, d’analyser la faille
d’oubli ou les hiatus entre la Révélation et nos contemporains.
Dans ce sens, les interventions remarquées des universitaires tunisiens Chérif Ferjani, Moncef Abdeljelil et, surtout, Olfa Youssef sur un « Dieu musulman absent par définition » ont provoqué de vifs débats. Si l’on ajoute à ces noms ceux de Mohamed Talbi, Mohamed Charfi et Abdelmajid Charfi, figures marquantes de la pensée islamique
actuelle, il est permis de conclure à l’émergence d’une « école de Tunis de l’exégèse », appelée à un brillant et risqué avenir.
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