Maroc : au nom du « vouloir d’achat »
Publié le 26 janvier 2005 Lecture : 1 minute.
Des palaces somptueux pour accueillir la jet-set internationale, des golfs, des casinos et des boutiques chic Tout comme à Monaco. Mais il s’agit bien du Maroc, terre de contrastes et de paradoxes. Pour s’en convaincre, il suffit de se promener dans une ruelle au cur de la médina de Marrakech : les façades modestes abritent des ryads dont la magnificence n’a rien à envier aux plus beaux palais. Dans le centre-ville de Casablanca, le promeneur s’étonne devant le nombre considérable d’enseignes de luxe. Les bidonvilles sont à quelques kilomètres seulement.
Depuis cinq ans, les boutiques huppées fleurissent dans la métropole, plus particulièrement dans un quartier surnommé le « triangle d’or », situé presque au pied des
deux hautes tours de bureaux du Twin Center. Là, Bulgari, Chopard et Chaumet affronteront bientôt la concurrence du joaillier Cartier, qui ouvre sa première boutique africaine en
cette fin d’année. Parmi les récentes arrivées, la parfumerie Marionnaud a ouvert ses portes en juillet dernier. Chez Style de vie, on ne trouve que du haut de gamme : Kenzo,
Versace, Gaultier, Roberto Cavalli, etc. La clientèle masculine soucieuse d’élégance peut aussi s’habiller chez Hugo Boss, situé dans le périmètre, et s’y rendre en Jaguar ou en
Porsche Cayenne Dans la capitale économique du royaume, le pouvoir d’achat indépendamment des disparités sociales bien réelles est très élevé : les riches sont
très riches. Marrakech n’est pas en reste. Dior a rejoint Louis Vuitton à la Mamounia, inaugurant le 10 décembre dernier une boutique de maroquinerie et de prêt-à-porter féminin. Au Maroc comme ailleurs sur le continent, la grande bourgeoisie présente une caractéristique sociologique qu’apprécient les maisons de luxe : elle voue un véritable
culte aux produits griffés et aux sigles des grands couturiers, au risque de confondre parfois le bon goût et l’ostentation. Les Marocains, tous sans exception, sont les premiers à dire que leur « vouloir d’achat est supérieur au pouvoir d’achat » !
