Démonétisation réussie
Publié le 26 janvier 2005 Lecture : 1 minute.
Plus que quelques jours ! Le retrait des francs CFA en circulation depuis 1992 s’achève le 31 décembre. Le 1er janvier, il sera trop tard. Ces billets (coupures de 500, 1 000, 2 500, 5 000 et 10 000 F CFA) n’auront plus aucune valeur. Ils ne pourront plus être échangés dans une agence bancaire, et les commerçants seront en droit de les refuser. Incinérées, ces coupures 92 céderont la place à la gamme 2003, en circulation depuis plus d’un an. Plus pratiques, plus petites, celles-ci sont par ailleurs présentées comme infalsifiables.
Cette vaste opération de retrait a débuté le 15 septembre. Selon les derniers chiffres de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), plus de 805 milliards de F CFA ont été échangés, soit 88,4 % des 900 milliards en jeu. « C’est déjà une réussite », selon un haut dirigeant de la BCEAO, qui précise qu’un « bilan complet sera dressé en janvier 2005 », avant une décision définitive des chefs d’État. Pour se rapprocher des 100 %, la campagne de communication a été intensifiée ces dernières semaines. Des équipes mobiles sillonnent encore les huit pays de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa) pour toucher les populations reculées, alors que d’importants dispositifs de sécurité protègent les transferts de fonds forcément plus nombreux. Les échanges s’effectuent dans les banques, les bureaux de poste, les perceptions du Trésor public, ainsi que dans les agences de la BCEAO, dont les horaires d’ouverture seront rallongés le 31 décembre.
Officiellement, cette « grande lessive » avait deux objectifs : harmoniser la masse monétaire et lutter contre la circulation de fausses coupures. Après les cambriolages des agences de la BCEAO d’Abidjan le 27 août 2002 et de Bouaké le 24 septembre 2003, la Banque centrale exprime sa satisfaction d’avoir démonétisé un butin estimé à 20 milliards de F CFA. Des tentatives d’écoulement ont d’ailleurs été déjouées dans plusieurs pays de la sous-région, notamment au Mali.
