Décompte macabre
Publié le 26 janvier 2005 Lecture : 1 minute.
« Je suis convaincu que les terroristes échoueront, que les élections du 30 janvier auront lieu et que l’Irak sera une démocratie », a déclaré le président George W. Bush, le 20 décembre. Ces propos ne reflètent pas exactement l’état actuel de l’opinion américaine, qui, pour la première fois, selon un sondage USA-Today/CNN/Gallup, désapprouve à 51 % la décision de faire la guerre en Irak et à 58 % la façon dont les États-Unis ont géré la situation là-bas ces derniers mois. Pour la première fois également, une majorité de personnes interrogées considèrent que le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld devrait démissionner, pour 41 % qui le soutiennent.
Les convictions du président Bush n’entament guère, en tout cas, la détermination des moudjahidine d’Ansar al-Sunna, qui ont « mené une opération martyre contre un réfectoire des forces d’occupation dans la base américaine de Mossoul », d’après les termes du communiqué diffusé sur un site Internet islamiste. L’attaque perpétrée le 21 décembre a tué au moins 22 personnes, dont 19 Américains, et fait 60 blessés. Cet attentat, le plus meurtrier depuis « la fin des opérations majeures » décrétée par Bush le 1er mai 2003, porte à 1 325 le nombre de militaires américains tués depuis mars 2003.
Au 19 décembre, il y avait eu 75 victimes britanniques, et 1 456 au total pour la coalition. Dix-neuf Italiens ont été tués le 12 novembre 2003 à Nassiriya par un camion piégé. Les pertes les plus importantes se trouvent ensuite dans les rangs des Polonais, avec 13 victimes.
Ces bilans ne sont pas officiels, car le département américain de la Défense ne publie aucun « pointage » régulier, seulement, de temps à autre, un nombre total. Le décompte est établi par des « entités non gouvernementales » à partir des brefs communiqués diffusés au coup par coup, si l’on ose dire, par le Centcom, le United States Central Command de Tampa, en Floride.
