Comment lire le Coran

Publié le 26 janvier 2005 Lecture : 14 minutes.

Le préfacier de ce livre de Farid Esack est Rachid Benzine, auteur d’un très bon Les Nouveaux Penseurs de l’islam paru au début de l’année chez le même éditeur et dans la même collection (« L’islam des Lumières », dirigée par Jean Mouttapa). Rachid Benzine classe Farid Esack parmi ces nouveaux penseurs. Il nous apprend que, « appartenant à la minorité indo-pakistanaise d’Afrique du Sud, il est né en 1957 à Bonteheuwel, un des faubourgs pour gens de couleur dans les plaines du Cap. [] Il est le benjamin de sept enfants. Son père abandonne sa famille trois semaines après sa naissance. Sa mère mourra
à 52 ans, usée par une vie trop dure. Sa famille étant très pauvre, il connaît la misère la plus cruelle, celle où il faut parfois aller chercher dans les poubelles des restes de
nourriture. »
Farid Esack se forme au Pakistan principalement. De retour en Afrique du Sud, il participe activement, dans les années 1980, à la lutte contre l’apartheid et, simultanément, publie une série d’ouvrages qui forment une uvre, notamment : Qur’an, Liberation and Pluralism. An Islamic Perspective of Interreligious Solidarity against Oppression (« Coran, libération et pluralisme. Une approche islamique de la solidarité interreligieuse contre l’oppression », Oxford, Oneworld, 1997 ; On Being a Muslim : Finding a Religious Path in the World Today (« Être musulman. Inventer un chemin de foi dans le monde d’aujourd’hui »), Oneworld, 1999 ; et Coran, mode d’emploi.
Ce dernier, explique Rachid Benzine dans la préface, est un « ouvrage de présentation du Coran qui, tout en s’inscrivant dans un grand respect de ce que représente le « Livre de Dieu » pour tous les musulmans, n’en est pas pour autant un ouvrage de piété. [] Farid Esack a choisi de faire connaître à un large public toute une série de questions et de débats qui entourent, depuis les origines de l’islam, ce Livre à nul autre pareil. [] Considérant que le Coran n’appartient pas qu’aux musulmans, mais à toute l’humanité en
quête de vérité, il donne droit de cité, dans l’étude de l’islam et du Coran lui-même, à ceux qu’il appelle joliment les « amis de l’amoureux ». [] Le Coran est entré dans le
monde par le médium qu’a représenté le Prophète Mohammed. Toute une tradition musulmane véhicule l’idée d’un Mohammed passif dans cette réception du Coran. Pourtant, souligne après d’autres Farid Esack, les circonstances de la révélation nous montrent une Parole de Dieu qui est, en permanence, en prise avec ce que vivent le Prophète et ses premiers Compagnons. Dieu parle au Prophète, mais le Prophète parle aussi à Dieu, et de nombreux
indices, dans le texte coranique lui-même, montrent que l’expérience de Mohammed est également présente dans le Coran, en dialogue avec la Parole divine. »
L’ouvrage de Farid Esack mérite son titre, car il comporte des informations précises et concrètes sur Le Livre, et la manière dont il est composé. Lisez ci-dessous :

Les sourates

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Le Coran comprend cent quatorze sourates, chacune d’elles divisée en versets. Le mot sura signifie littéralement « rangée » ou « haie », et apparaît neuf fois dans le Coran. Il semble signifier à la fois une section ou chapitre, et la révélation elle-même. Dans le verset suivant, nous voyons par exemple comment il est utilisé pour exprimer une unité de révélation :
Une sourate que Nous avons fait descendre avec des dispositions obligatoires. Et Nous y avons fait descendre des signes d’évidence, escomptant que vous méditiez (24 : 1).
Dans les versets suivants, nous voyons le mot utilisé pour désigner le chapitre :
Ce Coran-ci eût été impossible, en dehors de Dieu, à combiner. Aussi bien vient-il avérer les messages en vigueur, et détailler l’Écrit qu’aucun doute n’entache. Il vient du
Seigneur des univers. Diront-ils quand même :
« Il l’a combiné » ? Dis : « Amenez une sourate pareille, invoquez qui vous pouvez en dehors de Dieu, pour autant que vous soyez véridiques » (10 : 37-38).
Alors que la plupart des savants musulmans soutiennent qu’il est fait allusion ici à une sourate unique, on peut aisément considérer que la signification de sura est « révélation ». Le verset 49 de la sourate « al-Qasas » est du même avis :
Dis : « Amenez donc de devers Dieu une Écriture plus propre que ces deux-ci à guider, que je la suive; pour autant que vous soyez véridiques » (28 : 49).
Alors que le mot sura peut être sans risque rendu par « chapitre », pour peu qu’on soit souple dans l’application de ce terme, il y a des exceptions. La sourate suivante, « al-Fâtiha », qu’on appelle habituellement « Ouverture », souvent considérée comme le pendant
musulman du « Notre Père », est en réalité une prière qui se conclut toujours par
l’expression âmîn (amen), même quand elle est récitée au cours des prières rituelles.
1. Au nom de Dieu, le Tout-Miséricorde, le Miséricordieux.
2. Louange à Dieu, Seigneur des univers,
3. le Tout-Miséricorde, le Miséricordieux,
4. le roi du Jour de l’Allégeance.
5. C’est Toi que nous adorons, Toi de qui le secours implorons.
6. Guide-nous sur la voie de la rectitude,
7. La voie de ceux que tu as gratifiés, non pas celle des réprouvés, non plus que de ceux qui s’égarent.
De même les deux sourates suivantes, qui concluent le Coran et qu’on appelle « al-Mu’awwadhatayn » (les deux « Sourates du refuge ») sont réellement des incantations :
1. Dis : « Mon refuge soit en le Seigneur du point du jour
2. contre le ravage causé par sa créature,
3. contre le ravage de l’heure où la nuit s’épaissit,
4. contre le ravage de celles qui soufflent sur des nuds,
5. contre l’envie de l’envieux » (113).
1. Dis : « Mon refuge soit le Seigneur des hommes,
2. le Roi des hommes,
3. le Dieu des hommes,
4. contre le ravage de l’instigateur sournois
5. qui chuchote dans la poitrine des hommes,
6. (l’instigateur) de parmi les djinns et les hommes » (114).
Les musulmans pensent que les éléments contenus par le Coran ont été arrangés par le Prophète lui-même de son vivant, et que cela se faisait chaque année sous la conduite de l’ange Gabriel. Après « al-Fâtiha » (« Ouverture »), les chapitres sont classés à peu près par ordre de taille décroissant, en commençant par « al-Baqara » (« La vache ») et en finissant par « al-Nass » (« Les hommes »). Ces sourates sont de longueur inégale, la plus courte étant de trois versets (108, « L’affluence ») et la plus longue de deux cent quatre-vingt-six versets (2, « La vache »).
À une exception près, « al-Tawba » (« Le repentir »), toutes les sourates commencent par « Au nom de Dieu, le Tout-Miséricorde, le Miséricordieux ». On appelle cette formule la basmala, et on l’utilisait à l’origine pour indiquer la frontière entre deux sourates. Les musulmans suggèrent que, parce que la sourate « al-Tawba » commence par la dénonciation par Dieu des associateurs et par une déclaration de guerre contre eux, l’omission de la grâce et de la miséricorde de Dieu contenues dans la basmala est intentionnelle. D’autres suggèrent aussi que, parce que cette sourate fut révélée vers la fin de la vie terrestre du Prophète, il n’avait pas eu le temps d’insérer la basmala.
Certains savants ont soutenu que cette sourate faisait à l’origine partie de celle qui la
précédait, d’où l’absence de basmala. Bien que cette expression soit immanquablement
utilisée avant de commencer la lecture du Coran, il existe des divergences entre les
savants sur le point de savoir si la basmala fait partie des sourates ou non. La plupart
d’entre eux sont toutefois d’avis qu’elle fait partie intégrante de la première sourate,
« Ouverture ».
Toutes les sourates portent un nom et certaines plusieurs. Ces noms se fondent sur différents critères, sans qu’il y ait de méthode évidente pour les sélectionner. La
plupart des sourates sont désignées à partir d’un mot distinctif qui apparaît habituellement assez tôt dans le texte. Un grand nombre de sourates portent un nom en
relation avec le sujet principal traité dans la sourate. Certaines sont désignées à partir des quelques lettres isolées qui apparaissent juste au début de la sourate. Un certain nombre de hadiths font référence à des sourates spécifiques par leur nom, indiquant ainsi que c’est le Prophète qui leur donnait celui-ci. Comme il s’agit
d’une question en relation directe avec le Coran, les musulmans croient que c’est une circonstance où « il ne parle pas de son propre chef », c’est-à-dire qu’il est, sur ce point, guidé par Dieu (Suyûtî, 1973, 1 : 68). Certains ont toutefois suggéré que les noms n’appartiennent pas au Coran « en propre » et ont été « introduits par des savants ou des éditeurs ultérieurs, pour faciliter la recherche » (Richard Bell, Introduction to the Qur’an, Edinburgh University Press, 1970).
Dans les cercles musulmans, il est courant de faire allusion à une sourate, quand on parle d’un verset particulier, sans mentionner le numéro du verset, en disant par exemple: « Allah dit dans la sourate al-Baqara » ou « Allah dit dans le Coran » Il est également habituel d’entendre des musulmans dire seulement « Le Coran dit » et réciter ensuite le verset, sans référence au chapitre ou au numéro du verset. Dans la plupart des cas, ils seraient bien incapables de situer précisément le verset. Au fur et à mesure que les savants musulmans entraient en relation avec l’érudition critique, ils
ont adopté la manière occidentale de citer [le Coran], en précisant les numéros de la sourate et du verset par exemple « 24: 4 », ou « sourate 24, verset 4 ».
Les sourates du Coran ont été réparties en quatre catégories selon leur longueur. Cette répartition se fonde sur un hadith considéré comme faible (gharîb) et qui plonge probablement ses racines dans l’apologétique musulmane ancienne. « Les sept longues m’ont
été données à la place de la Torah, les maûn à la place des Évangiles (al-injîl), les mathânî à la place des Psaumes (zabûr), et j’ai été distingué avec les mufassal. » L’érudition musulmane traditionnelle les distingue comme suit : les tiwâl (les longues) sont les sourates 2 à 10, les maûn sont les sourates comportant une centaine de versets (10 à 35), les mathânî comportent moins de cent versets, et les mufassal sont les plus courtes (50 à 114).

Parties et sections

Cette division entre trente parties égales, chacune appelée un juz, est un phénomène fascinant propre au Coran, probablement unique dans la littérature. C’est la division de base, connue de millions de musulmans qui, à travers le monde, apprennent à lire et à mémoriser le Coran dès l’enfance, sans même apprendre à comprendre l’arabe. Pendant des années, au cours de l’enfance, nous avançons avec peine à travers la lecture du Coran, grappillant chaque jour une petite partie dont nous accomplissons la lecture ou la mémorisation, et notre progression se mesure au nombre de ajzâ’ (pluriel de juz) que nous avons terminés. De la même manière que des membres de la famille nous demandent en quelle classe nous sommes à l’école, on nous demande : « À quel juz en estu en ce moment ? »
Cette division est destinée à faciliter la récitation du Coran dans le cadre d’un mois, en particulier le mois de ramadân. À travers le monde musulman, le seul livre qu’on trouve à la mosquée est souvent le Coran, habituellement sous forme d’un livre unique
regroupant les trente ajzâ’, mais il n’est pas rare que ce soit aussi sous forme de fascicules séparés. Les ajzâ’ sont en outre divisés en quatre sections nettement distinctes, qui sont indiquées par des marques en marge du texte. Ces sections sont appelées ahzâb (au sing. hizb, c’est-à-dire « section »), représentant chacune un quart de juz. Pour faciliter la lecture sur une base quotidienne, le juz est divisé en sept parties appelées manâzil (au sing. manzil, littéralement « degré »), qui sont également indiquées dans les marges. Il est important de signaler qu’aucune de ces divisions, essentielles pour l’usage que le musulman fait du Coran, n’est en rapport avec la signification du texte ou avec le sujet traité. Voilà donc une preuve que le Coran est avant tout une Écriture récitée plutôt que lue et étudiée.

L’organisation du « livre »

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L’organisation actuelle du Coran n’est ni chronologique ni thématique. À ceux qui sont habitués à lire de façon linéaire et séquentielle, cela peut s’avérer fastidieux et frustrant. Le Coran n’a pas non plus de modèle narratif clair, où les histoires se dérouleraient avec ordre. L’histoire de Joseph est la seule exception à la règle des narrations, qui apparaissent dans différentes relations, avec diverses parties du même récit éparpillées à travers le Coran.
Cet éparpillement narratif apparent du Coran a fait l’objet d’un vif débat entre érudits, qui a pour une bonne part perdu de vue ses objectifs. « Même quand la narration prédomine, l’histoire est rarement racontée de manière directe, mais tend à se transformer en une série d’images décrites en quelques mots ; l’action avance incident
après incident, de manière discontinue, et les liaisons sont laissées à l’imagination de l’auditeur » (Richard Bell, 1970). Cette apparente incohérence est aussi caractéristique
du reste du Coran, fait d’exhortations, d’injonctions et d’éléments liturgiques.
Après une courte prière, le Coran commence par le chapitre le plus long, l’un des plus complexes, se situant tard dans le cheminement de Mohammed, un chapitre qui aborde l’éventail complet des questions légales, historiques, polémiques et religieuses, d’une façon qui déroute le lecteur non immergé dans l’histoire et le droit de l’islam des origines. Pour ceux qui sont familiers de la Bible, c’est comme si la seconde page s’ouvrait sur une combinaison de discussions juridiques du Lévitique, de polémique historique du Livre des Juges et d’allusions eschatologiques extraites de l’Apocalypse, ces différents sujets étant mélangés les uns aux autres et commençant au milieu du sujet (Michael Sells, Approaching the Qu’ran, Whitecloud, 1999).
Alors qu’il y a unanimité sur la place des versets à l’intérieur des sourates, les savants traditionnels ont divergé sur le point de savoir si l’enchaînement des sourates a aussi été organisé divinement pour l’ensemble ou seulement certaines d’entre elles. La plupart des musulmans ont admis cet aspect incohérent, même s’il y a eu un certain nombre de tentatives pour proposer une explication structurelle à la façon dont les sourates sont disposées dans le Coran. Badruddin Mohammed Zarkashi (Al-Burhan fi Ulum al-Qu’ran,
Beyrouth, Dar el-Marifah, 1989) dit que l’enchaînement des sourates reflète son origine divine, quand on observe les faits qui suivent :
le placement des sourates qui commencent par h-m, qui se suivent les unes les autres ;
la relation entre le contenu/la signification de la fin des sourates avec le commencement des suivantes ;
l’équilibre et la rime entre les mots, comme la fin de la sourate 111, « al-Masad » (« La fibre ») et, dans celle qui la suit, la sourate 112, « al-Ikhlâs » (« La religion foncière ») le dernier verset de la première et tous les versets de la seconde de ces sourates se terminent par le son ad ;
la ressemblance entre les modèles rimiques de chapitres entiers regroupés, comme la sourate 93, « al-Duhâ » (« L’éclat du jour »), et la sourate 94, « al-Sharh » (« L’épanouissement »).
L’aspect apparemment décousu des sourates est cependant accepté par la plupart des savants traditionnels. Certains prétendent pourtant que cette acceptation est une sorte de « concession » faite à l’érudition critique. Hâmid al-Dîn al-Fârâhi (mort en 1930), un savant originaire du sous-continent indien, soutient que le Coran a en réalité une structure remarquable, avec un contenu organisé d’une manière parfaitement harmonieuse, et qu’apprécier cet arrangement irréprochable est le fondement pour en comprendre la signification. Ses idées ont été développées par un de ses étudiants, Amin Ahsan Islahi
(mort en 1997), qui a fondé la totalité de son commentaire du Coran, Tadabbur al-Qur’an (Réflexions sur le Coran, Lahore, Faran Foundation) sur l’idée de sa cohésion et de son harmonie structurelles. Mustansir Mir (Coherence in the Qur’an, Indianapolis, American
Trust Publications, 1986) a proposé le résumé suivant de la théorie d’Islahi, formulé dans l’introduction à son commentaire :
Chaque sourate coranique contient une idée dominante, appelée l’axe de cette sourate, autour de laquelle tournent tous les versets de cette sourate. Ainsi aucun verset, ou groupe de versets, n’est isolé, mais il a un lien direct avec l’axe de la sourate.
Les sourates du Coran vont par paires, les deux sourates de chaque paire étant complémentaires l’une de l’autre et constituant ensemble une unité. Il existe cependant quelques exceptions. La première sourate, « al-Fâtiha », n’a pas de complément, parce qu’elle est une sorte de préface à l’ensemble du Coran. Aucune des autres exceptions n’est une exception au vrai sens du terme, puisque chacune d’elles est un appendice à une sourate ou à une autre.
– Les cent quatorze sourates du Coran se répartissent en sept groupes. Le premier groupe finit à la sourate 5, le deuxième à la sourate 9, le troisième à la sourate 24, le quatrième à la sourate 33, le cinquième à la sourate 49, le sixième à la sourate 66 et le septième à la sourate 114. Chaque groupe contient une ou plusieurs sourates mecquoises, suivies d’une ou plusieurs sourates médinoises du même jet. Comme les sourates individuelles ou comme chaque paire de sourates, chaque groupe a un thème central qui court à travers toutes ses sourates, les liant pour en faire un élément distinct. Dans chaque groupe, les thèmes des autres apparaissent également, mais comme thèmes
auxiliaires.
Chaque groupe conduit logiquement au suivant, et ainsi tous les groupes deviennent des variations autour du thème central du Coran, qui est « l’appel que Dieu lance à l’homme pour qu’il adopte le chemin droit ».
Les divisions qu’on vient de proposer, certes innovatrices, se révèlent arbitraires et dépendent trop de ce que le lecteur a choisi de voir. Il est aussi assez difficile d’imaginer le Prophète et les Compagnons traçant leur chemin à travers un système élaboré
de divisions textuelles tel que celui présenté ci-dessus. Parce que le Coran est la
parole récitée, outre qu’il est la parole écrite, cette division apparente est de peu
d’importance pour la plupart des musulmans. Les répétitions sont vues comme des appels répétés venant de Dieu, la présence de textes juridiques au milieu d’une narration comme une manière pour Dieu d’attirer notre attention sur ce qui doit être appris du texte, les ruptures dans une narration reflètent la liberté de Dieu vis-à-vis des modèles littéraires humains, ou suggèrent que l’information qu’elle contient est souvent secondaire, alors que le mode, les compositions fermes et le rythme intérieur sont essentiels. La plupart des musulmans voient l’absence apparente de structure et de classification des sourates du Coran comme le signe de sa distinction et comme un reflet de son rôle dans l’univers. Kenneth Cragg (The Event of the Qu’ran : Islam and its Scripture, Londres, George Allen and Unwin, 1971), malgré ses propres initiatives pour donner à la révélation coranique un sens incontestable d’ici et maintenant, de révélation dans le contexte, dit :
Nous sommes proprement et divinement découragés et frustrés si nous entreprenons à tort d’« incidentaliser » la signification du Coran, de relier le quoi au quand et au où. Nous devons suivre, en mémorisant, en récitant, en lisant et en expliquant, la séquence des sourates, régulière et profonde, telles qu’elles se présentent dans le désordre des dates, pour mieux appréhender la musique de leur vérité.

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