Ça se passera en 2005
Publié le 26 janvier 2005 Lecture : 3 minutes.
Attendez-vous au pire ou au meilleur, mais, à l’évidence, l’actualité de l’année qui s’annonce ne vous décevra pas. Côté élections, tout commence le 9 janvier par celle de la nouvelle Autorité palestinienne : Mahmoud Abbas en est bien sûr le vainqueur annoncé. C’est après, tout au long de 2005, que l’on verra si la disparition de Yasser Arafat fut ou non un tournant dans l’histoire du Moyen-Orient. Le 30 janvier, l’Irak devrait connaître ses premières élections libres depuis toujours. Devrait, car les 275 députés de l’Assemblée de transition seront élus sous occupation (américaine) et dans un contexte de chaos indéfini. Dans la même région, c’est en mai que se tiendra la présidentielle en Iran, sur fond de rapport de force entre réformateurs et conservateurs et avec la probable candidature d’un revenant : Hachemi Rafsandjani. L’Égypte, enfin, se rendra aux urnes en octobre. Pour plébisciter à nouveau Hosni Moubarak, 76 ans, dont vingt-cinq au
pouvoir ? La politique arabe étant ce qu’elle est, c’est plus que possible
En Afrique, 2005 sera aussi une année test. Élection présidentielle en Centrafrique le 13 février : François Bozizé, le tombeur d’Ange-Félix Patassé, part favori tant l’opposition paraît émiettée (une quinzaine de candidats pour l’un des pays les plus pauvres de la planète !). À Djibouti, Ismaël Omar Guelleh remettra son mandat en jeu en avril lui
aussi devrait rempiler. Tout comme Blaise Compaoré au Burkina (novembre) et Omar Bongo
Ondimba au Gabon (décembre). Suspense, en revanche, au Liberia : l’ex-star du foot George
Weah, qui est candidat, transformera-t-il le penalty le plus difficile de sa carrière ? Reste enfin deux élections présidentielles à haut risque, dont la tenue même paraît encore aléatoire. En RD Congo, Joseph Kabila, Jean-Pierre Bemba, Étienne Tshisekedi et les autres devraient s’affronter en juin, mais le conditionnel est de rigueur tant le double défi logistique et sécuritaire paraît impressionnant. En Côte d’Ivoire, nul ne sait encore si, comment et avec qui se déroulera l’élection théoriquement prévue pour octobre. Enfin, tous ceux qui se sentent concernés par ce prolongement de l’Afrique aux Amériques qu’est Haïti suivront avec angoisse les élections générales sur fond de violence, prévues sans date précise pour l’instant en 2005.
Côté organisations internationales, si l’ONU (toujours avec Kofi Annan) célébrera, le 24 octobre, ses 60 ans, quatre majors du paysage verront, en 2005, leur tête changer ou se maintenir. À la BAD (Banque africaine de développement), le mandat d’Omar Kabbaj expire en mai ; à la Banque mondiale, celui de James Wolfensohn s’achève en juin ; à l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) Mohamed el-Baradei, qui est dans le collimateur de Washington, compte bien rempiler le même mois ; à l’OMC (Organisation mondiale du commerce), enfin, le Français Pascal Lamy, mais aussi le Mauricien Jaya Krishna, espèrent succéder en septembre au Thaïlandais Supachai Panitchpakdi. Partout, les grandes manuvres et les petits complots ont déjà commencé.
Côté sommets, enfin, outre les désormais classiques Nepad (au Caire), Union africaine (à
Khartoum) et Afrique-France (à Bamako), on retiendra, en ce qui concerne le continent africain, cinq réunions atypiques. Le Sommet mondial des « petits pays insulaires », le 10 janvier, à Maurice : deux mille participants, représentant une quarantaine de petites
îles ou micro-archipels indépendants, y sont attendus ; le premier Sommet conjoint entre les États membres de la Ligue arabe et les pays latino-américains, qui se tiendra en mai, à Rio de Janeiro ; la Conférence annuelle de l’Organisation mondiale du tourisme, en octobre, à Dakar ; le Sommet mondial sur la société de l’information, à la mi-novembre, à Tunis ; enfin, le grand show que la diplomatie espagnole compte organiser à la fin de 2005, à Madrid, pour le dixième anniversaire du processus de Barcelone : vingt-sept chefs d’État du pourtour méditerranéen seront invités à célébrer le partenariat Euromed.
Autant de rendez-vous à suivre dans Jeune Afrique/l’intelligent.
