Retour des reines ?

Publié le 25 décembre 2005 Lecture : 2 minutes.

En Irlande, au Canada, au Pérou, aux Philippines, au Sri Lanka, aux Fidji, la magistrature suprême est actuellement exercée par une femme. La Lettonie, la Nouvelle-Zélande et le Bangladesh ont des Premières ministres. En France, en tout cas, la personnalité qui, à en croire les instituts d’opinion, a les préférences de l’électorat socialiste pour la course à l’Élysée est Ségolène Royal, au nom prédestiné. Michèle Alliot-Marie a gagné un point dans les sondages en faisant savoir qu’elle ne refuserait pas nécessairement de porter les couleurs de l’UMP. […]
Golda Meir, Margaret Thatcher, Benazir Bhutto ou la Turque Tansu çiller ont quitté le pouvoir depuis maintenant longtemps et aucune femme n’a cherché à prendre la succession de l’une ou de l’autre. Sonia Gandhi a résisté à la tentation de briguer celle de sa belle-mère et de son mari assassinés. […]

Les quatre ans à la tête de l’État de Megawati Sukarnoputri, fille du premier chef de l’Indonésie indépendante, se sont soldés par un bel échec électoral et l’arrivée au pouvoir d’un général.
De toute façon, aucun pays arabe – on n’a pas dit musulman -, aucun pays méditerranéen, aucun pays de la Communauté des États indépendants, qui regroupe la grande majorité des Républiques ex-soviétiques, aucun pays d’Amérique latine, à l’exception de l’Argentine, du Pérou et de la Dominique, aucun pays d’Afrique noire n’a, jusqu’à présent, fait l’expérience du pouvoir féminin.

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Idem de la Chine, mis à part le règne catastrophique de l’impératrice Tseu-hi, du Japon, de l’Iran, de l’Afghanistan, du Cambodge, du Laos, du Vietnam, de la Birmanie, de la Thaïlande, des deux Corées.
[L’article cite, par opposition, quelques grandes dames d’Europe : Jeanne d’Arc et Catherine de Médicis en France ; Isabelle la Catholique en Espagne ; Elizabeth Ire d’Angleterre et la reine Victoria ; la reine Christine de Suède ; la « Grande Catherine » de Russie ; l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche.]

Conclusion : ces femmes n’étaient pas, tant s’en faut, des garçons manqués. La plupart étaient très belles et ont eu une vie sentimentale passablement agitée. Elles possédaient des qualités comme le goût du concret, l’intuition, la netteté, le scepticisme à l’égard des théories et du blabla, pour ne pas parler du courage, pour lequel elles sont, souvent, mieux loties que les représentants du sexe dit fort. Il fallait qu’elles aient une classe exceptionnelle, et que les circonstances fussent elles aussi exceptionnelles, pour s’imposer à un système de pouvoir essentiellement masculin. […]
D’une manière générale, sauf aux États-Unis, dans les pays nordiques et dans certains coins de l’Asie non jaune, les chances d’une femme de connaître un grand destin politique restent aujourd’hui aussi limitées que sous l’ancien régime. Compte tenu de la médiocrité, largement reconnue par les sondages, de la classe politique, il y aurait, peut-être, intérêt à encourager les vocations…

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