OUA : pitié pour un ultimatum

Publié le 25 décembre 2005 Lecture : 2 minutes.

En prenant les premières, le 15 décembre, l’initiative de la rupture avec la Grande-Bretagne, la Guinée et surtout la Tanzanie imposent le respect. Reste à savoir quelle sera la portée de leur décision. […] La situation en Rhodésie exige une stratégie à long terme dès lors que la force n’a pas été employée aussitôt après l’acte de rébellion de M. Ian Smith. C’est pourquoi les États africains, tout en demeurant vigilants sur le plan diplomatique, ne devraient pas négliger de renforcer leurs dispositifs militaires s’ils ne veulent pas perdre la dernière bataille, celle dont dépendra le maintien de la Rhodésie hors du glacis méridional. […]

Mais l’adolescence de la diplomatie africaine serait-elle vouée à des avatars imprévisibles ? Le Premier ministre du Nigeria accourt à Londres pour demander la réunion d’une conférence du Commonwealth. Le président Jomo Kenyatta demande la convocation du Conseil de sécurité. Le Caire suggère une nouvelle conférence de l’OUA à Addis-Abeba. L’empereur Haïlé Sélassié croit qu’il serait « sage et plus utile de retarder la mise en pratique des résolutions concernant la rupture des relations avec la Grande-Bretagne ». De Conakry, le président Sékou Touré câble à ses collègues de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour « étouffer les manoeuvres et les interventions, et sauver l’honneur de l’Afrique en appliquant les décisions de l’OUA ».

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Tandis que les Ghanéens veulent quitter le Commonwealth sans rompre avec Londres, les Tanzaniens, eux, se disposent à y demeurer après la suspension de leurs relations diplomatiques avec le gouvernement britannique. Ceux qui peuvent rompre avec Londres sans qu’il leur en coûte ne connaissent aucun embarras. Dans la capitale anglaise, on a patiemment attendu de se rendre compte que, même en Afrique, le ridicule ne tue personne. Et la presse britannique n’a pas omis de mettre en évidence le montant de l’assistance financière que Londres fournit à chacun des États africains du Commonwealth. Dans le même temps, M. Harold Wilson faisait recommander la modération à ses partenaires d’Afrique par son collège canadien.

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