New York veut régner en maître
Publié le 25 décembre 2005 Lecture : 1 minute.
Bourse complètement soumise aux règles d’une entreprise commerciale – il doit en permanence développer les transactions pour réaliser des bénéfices -, le Nymex a vu le jour en 1872 pour organiser la vente et l’achat du beurre et du fromage. Il s’est progressivement spécialisé dans des marchés autrement plus rémunérateurs, les métaux (or, argent, platine, palladium, cuivre et aluminium) et les hydrocarbures : pétrole brut, carburants, gaz naturel, propane, etc.
Depuis 1983, les transactions du Nymex sur le Sweet Crude influencent toutes les autres Bourses du monde : elles se déroulent tous les jours ouvrables à la criée (de 10 heures à 14 h 30) et de façon électronique (de 15 h 15 au lendemain à 9 h 30). Les contrats portent sur l’achat de matières premières dans des quantités et des qualités prédéfinies, livrées en un lieu et à une date également prédéfinis. Selon diverses estimations, de 15 % à 30 % des intervenants sur le Nymex sont des négociants (traders) financiers intéressés seulement par le profit : acheter un contrat, ou une option sur un contrat, à 60 dollars le baril dans le cas du pétrole brut, en espérant le revendre, dans deux ou trois mois, à 70 dollars…
L’International Petroleum Exchange (IPE) de Londres a jusqu’à présent réussi à tempérer la dynamique spéculative du Nymex. Créé en 1980 par des acteurs du monde pétrolier, l’IPE a été racheté en 2001 par l’Intercontinental Exchange (ICE), une société basée à Atlanta et fondée par un consortium de banques et de majors pétrolières. Tout en étant concurrents, le Nymex et l’IPE-ICE respectaient un accord tacite : les contrats WTI étaient réservés au premier alors que le second traitait ceux du Brent. En février dernier, le Nymex a décidé de rompre cet équilibre en annonçant l’ouverture prochaine de Nymex Europe, manière d’afficher sa volonté de devenir le marché dominant sur les trois références du monde pétrolier, le WTI, le Brent et le Dubaï.
