La semaine du 17 au 23 décembre 2005

Grande-Bretagne
Gays et mariés
Les homosexuels britanniques ont désormais le droit de s’unir devant monsieur le maire. C’est à Belfast, le 19 décembre, que la loi autorisant l’union civile de partenaires de même sexe a été appliquée pour la première fois. Mais les noces les plus attendues étaient celles du roi de la pop, sir Elton John, et de son compagnon, David Furnish. La cérémonie a eu lieu le 21 décembre à Windsor où, quelques mois plus tôt, le prince Charles avait épousé Camilla Parker Bowles. Tony Blair leur a adressé ses meilleurs vux.

Maurice
Un traité sur les Chagos ?
Le Premier ministre mauricien, Navin Ramgoolam, a proposé à son homologue britannique, Tony Blair, de rechercher un accord formel sur l’île de Diego Garcia, utilisée par les Américains comme base militaire dans l’océan Indien. Cette île fait partie de l’archipel des Chagos, situé à un millier de kilomètres au nord de Maurice, et d’où ont été expulsées, dans les années 1970, les populations qui y vivaient. Depuis, Port-Louis revendique sa souveraineté sur l’archipel, estimant que Londres n’avait pas le droit de confier Diego Garcia aux États-Unis, à une époque où Maurice avait déjà obtenu l’indépendance.

RD Congo
Oui, sans conteste , à la Constitution
La future Constitution congolaise a été plébiscitée à plus de 78 % (selon les résultats partiels au 22 décembre). Autre point positif, le scrutin s’est déroulé sans accrocs, ce qui marque la première étape concrète d’une sortie de la transition en RD Congo. Selon les premiers décomptes, le « oui » arrive en tête dans les onze provinces du pays, y compris la capitale Kinshasa. L’adoption de la Constitution devrait permettre l’organisation d’élections générales d’ici au 30 juin 2006, délai maximal fixé par l’accord régissant la transition politique.

Mauritanie-Burkina Faso
Les nouveaux amis
Le président mauritanien, Ely Ould Mohamed Vall, a effectué, du 19 au 21 décembre, une visite remarquée au Burkina Faso. Il a notamment assisté, le 20 décembre à Ouagadougou, à la cérémonie d’investiture de son homologue burkinabè, Blaise Compaoré, réélu le 13 novembre pour un troisième mandat. Les deux hommes se sont rencontrés à plusieurs reprises, et leurs discussions ont débouché sur une volonté commune de normaliser les rapports, naguère exécrables, entre Nouakchott et Ouaga. En effet, l’ancien président Ould Taya, renversé le 3 août dernier, avait, à maintes reprises, accusé publiquement le Burkina Faso de soutenir son opposition armée.

France
Yannick Noah censuré ?
« Si jamais Sarkozy passe, je me casse. » Les lecteurs du magazine Paris Match ont été privés de cette phrase, qui aurait été prononcée par l’ex-tennisman et chanteur Yannick Noah lors d’une interview publiée le 15 décembre sous le titre « Noah. Mes quatre vérités à la France ». C’est ce qu’affirme l’hebdomadaire satirique Le Canard enchaîné dans son édition du 21 décembre. Le directeur de la rédaction de Match aurait décidé de « supprimer le paragraphe un tantinet polémique » pour éviter de mécontenter le ministre de l’Intérieur, déjà irrité par le traitement de l’affaire Cécilia. Noah aurait-il été victime de censure ? En vacances et injoignable jusque début janvier, il n’a pu répondre.

Iran
Musique et décadence
La « musique occidentale décadente » n’a plus droit de cité en Iran. Le 20 décembre, le président conservateur du pays, Mahmoud Ahmadinejad, a interdit aux radios et télévisions publiques iraniennes la diffusion de toute musique – même classique – et de tous films en provenance d’Occident. Déjà bannie lors de la Révolution islamique de 1979, la culture américano-européenne avait refait son apparition à téhéran en 1997, après l’élection du président réformateur Mohamed Khatami.

Egypte
Les « Frères au Parlement »
La session inaugurale du nouveau Parlement s’est tenue le 19 décembre, en présence du président Hosni Moubarak. La forte présence des Frères musulmans dans l’Hémicycle (un député sur cinq) lui a donné une saveur particulière. Cela n’a pas démonté Moubarak qui a mis l’accent sur la citoyenneté, laissant entendre que le domaine religieux relevait exclusivement de la sphère privée. Pour l’heure, les fondamentalistes évitent toute polémique. Ils ont sagement voté pour reconduire au perchoir Fathi Srour, baron du Parti national démocratique, au pouvoir.

Développement
Bono et les Gates récompensés
Bono, Bill et Melinda Gates ont été élus personnalités de l’année 2005 par le magazine américain Time. Le chanteur du groupe U2, le patron de Microsoft et son épouse ont été récompensés pour leur action en faveur de l’égalité dans le monde. Bono a été distingué pour avoir rendu « sexy » la réduction de la dette des pays pauvres lors du sommet du G8 de Gleneagles, en Ecosse, au mois de juillet. Le couple Gates a, lui, été primé pour l’action menée par la Fondation qui porte leur nom. Plus importante organisation privée humanitaire au monde, elle finance chaque année à hauteur de plusieurs milliards de dollars des programmes de lutte contre les maladies qui ravagent les pays en développement.

Automobile
L’insolence de Toyota
Toyota a annoncé, le 20 décembre, la production de 9 millions de véhicules en 2006. Le constructeur japonais deviendra alors le leader mondial et dépassera l’américain General Motors, contraint de fermer douze usines et de supprimer 30 000 emplois. Le groupe basé à Detroit prévoit de réduire ses capacités à 8 millions de véhicules d’ici à 2008. Toyota pèse plus de 40 % du secteur automobile mondial.

Chine
Affirmation d’une superpuissance
Le 20 décembre, la Chine a revu à la hausse de 16 % son produit intérieur brut (PIB) en 2004, qui s’établit ainsi à 1 971 milliards de dollars, le plaçant à la 4e position après les Etats-Unis, le Japon et l’Allemagne. Si la Chine est considérée comme « l’usine du monde », les services représentent 40 % de son économie. Cependant, plusieurs économistes attirent l’attention sur la fragilité du secteur financier.

Budget européen
Le mieux est l’ennemi du bien
Les députés européens ont déploré le 20 décembre le manque d’ambition et la faiblesse du budget européen – obtenu à l’arraché lors du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de Bruxelles – pour la recherche, l’éducation ou la culture. Tony Blair avait auparavant défendu l’accord, qui prévoit des dépenses de 862 milliards d’euros de 2007 à 2013, soit 1,045 % du Revenu national brut (RNB), alors que le Parlement s’est prononcé pour un budget de 1,18 %, soit quelque 100 milliards d’euros de plus. « C’est le mieux qu’on puisse obtenir dans les circonstances actuelles », a expliqué le Premier ministre britannique.