Feu vert pour « Égypte 2006 »

Publié le 25 décembre 2005 Lecture : 2 minutes.

Les téléspectateurs camerounais, ivoiriens, sénégalais et togolais sont désormais assurés de suivre en direct les matchs que disputeront, du 20 janvier au 10 février, en Égypte, leurs équipes nationales respectives, lors de la XXVe Coupe d’Afrique des nations (CAN). Le bras de fer qui opposait, depuis le 24 novembre, les directeurs généraux de radios et télévisions publiques d’Afrique francophone au détenteur des droits de retransmission, la société LC2, dirigée par l’homme d’affaires béninois Christian Lagnidé, a pris fin le 20 décembre, à Paris (voir J.A.I. n° 2344).
On se souvient que les dix-sept directeurs, regroupés au sein d’un collectif, avaient dénoncé les conditions « humiliantes » et les montants excessifs des droits. Lesquels, fixés sans négociation préalable, étaient « hors de portée de la plupart des pays francophones ». Ils avaient lancé un mot d’ordre : s’abstenir de signer tout contrat. Lagnidé avait réagi avec virulence, qualifiant les frondeurs d’« incompétents et d’irresponsables », avant de leur proposer une rencontre pour le 19 décembre, à Paris.
Mandatés par leurs collègues, Yacouba Kébé, Daouda Ndiaye et Sidiki Konaté, respectivement directeurs de la RTI (Côte d’Ivoire), de l’ORTM (Mali) et de la RTS (Sénégal), font le déplacement. Et présentent des revendications précises : réduction de 50 % des droits exigés et allègement du dispositif publicitaire. Ils signifient également leur rejet des dix-sept magazines de 26 minutes chacun et leur refus de mettre dans le même paquet la CAN et la Ligue des champions. Les discussions sont houleuses. On frôle même la rupture. Il faut presque deux jours d’âpres négociations pour aboutir, le 20 décembre, à 16 heures, à un accord. LC2 consent à une réduction globale de 40 % sur le montant des droits pour les 44 pays. Y compris tous les pays subsahariens anglophones, à l’exception de l’Afrique du Sud, sous réserve de règlement des contentieux antérieurs. Ainsi, la RTI ne paiera que 413 millions de F CFA au lieu de 659 millions. Les modalités de paiement feront l’objet de discussions bilatérales.
Le dispositif publicitaire est totalement revu : si les sponsors officiels sont prioritaires, l’exclusivité se négociera entre le sponsor et chaque télévision nationale. À la mi-temps des matchs, le sponsor officiel disposera de 4 minutes pour ses annonces, contre 11 pour la chaîne nationale. Les magazines prévus pour favoriser la création d’écrans publicitaires au bénéfice des télévisions africaines sont désormais facultatifs. Pour la CAN 2008, un droit de première négociation d’une durée de trois mois, à partir du 30 septembre 2006, est accordé. Enfin, pour le paquet CAN-Ligue des champions, le collectif prendra l’initiative d’une démarche auprès de la Confédération africaine de football (CAF). Daouda Ndiaye accueillera ses pairs, début janvier, à Dakar, pour finaliser le projet.
Lagnidé propose même aux membres du collectif de leur trouver des annonceurs. Les contrats qu’il a déjà signés avec des chaînes privées du Ghana et du Nigeria lui auront permis de récupérer sa mise de fonds initiale : 2,1 millions de dollars (en octobre 2003, LC2 a acheté à Sportfive les droits des CAN 2004, 2006 et 2008 pour 6,3 millions de dollars). Précisons enfin que, au lendemain de l’accord LC2-Collectif, la CAF a réuni au Caire son comité d’urgence.

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