Charm el-Cheikh sans Bédouins

Publié le 25 décembre 2005 Lecture : 1 minute.

Rien de sera plus comme avant à Charm el-Cheikh. Frappée par un meurtrier attentat terroriste en août 2005, la station balnéaire du Sud-Sinaï sera bientôt entourée d’une muraille quasiment infranchissable. Pour la protéger contre qui ? Les Bédouins de la région auxquels les autorités du Caire imputent la paternité du crime. Une « plate-forme de béton armé, soutenue par des barres de fer, de 20 km de longueur et 1 m de largeur, est déjà édifiée », rapporte Al-Ahram Hebdo, qui estime qu’« il ne reste plus qu’à construire ce vrai mur de séparation ».

La muraille aura trois portes. Seuls les Bédouins munis d’une autorisation délivrée par le ministère de l’Intérieur pourront accéder à la ville. Ce qui va évidemment compliquer la vie aux membres de la vingtaine de tribus – un millier de personnes au total – qui dépendent entièrement, pour leur subsistance, du tourisme. « Pendant que les femmes confectionnent des bracelets et des colliers de perles, les hommes vont à la recherche de touristes ou signent des accords avec les hôtels pour organiser des safaris dans le désert ou en montagne », indique le magazine cairote. Il n’y aura plus de safaris. Et les Bédouins seront contraints de subir la pire des humiliations : vendre leurs chameaux pour survivre.

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Comme toutes les barrières de séparation, la muraille de Charm elCheikh provoque la colère de ceux qui en sont victimes. Ils la perçoivent comme une punition collective : « Pourquoi devons-nous assumer les conséquences d’un acte odieux commis par un des nôtres, comme si nous étions tous des terroristes ? » tempête l’un d’entre eux. « Je ne vois pas où est le danger avec ces Bédouins qui sont prêts à se mettre en quatre pour nous servir », déclare pour sa part une touriste italienne.

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