Pour une expertise économique africaine

Publié le 25 novembre 2007 Lecture : 2 minutes.

L’Afrique devra-t-elle indéfiniment s’en remettre à l’expertise des grandes institutions financières internationales pour développer son économie ? Alors que la Banque africaine de développement (BAD) vient d’annoncer qu’elle serait, en lieu et place du Centre de développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), chef de file du prochain rapport « Perspectives économiques en Afrique » en partenariat avec cinq instituts de recherche du continent, la IIe Conférence économique africaine vient de se dérouler à Addis-Abeba.
Organisé conjointement par la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et par la BAD du 15 au 17 novembre, l’événement a permis au gratin des chercheurs africains en économie de faire le point sur les avancées de la discipline. Avec un peu plus de trois cents participants venus du continent et de la diaspora – universitaires, économistes, consultants mais aussi policy makers, pour reprendre un terme très en vogue dans les enceintes internationales -, la réunion a pleinement rempli sa mission : servir de forum d’échanges sur le développement et de vitrine à la recherche africaine. Abdoulie Janneh, le secrétaire exécutif de la CEA, a d’ailleurs annoncé la création prochaine d’un prix annuel pour récompenser la meilleure thèse.
« Cet événement permet de porter haut la voix de la recherche continentale, en très net progrès, et constitue un jalon sur le chemin de l’appropriation des grandes thématiques économiques par les compétences africaines », constate Hakim Ben Hammouda, chef économiste à la CEA, récent lauréat du prix Alan Powell pour le commerce international et cheville ouvrière de la conférence. « Les débats, francs, n’ont éludé aucun sujet. Les participants n’ont pas hésité à mettre les pieds dans le plat, relevant les ratés du processus d’intégration du continent, critiquant le trop grand nombre de communautés économiques régionales ?- 8 au lieu des 5 prévues dans les textes fondateurs de l’Union africaine -, et pointant les maux endémiques de l’Afrique, comme la corruption et la malgouvernance.
« Tous ces éléments dénotent une vraie prise de conscience et sont porteurs d’espoir », a relevé, de son côté, Donald Kaberuka, le président de la BAD. Un bémol toutefois : certains participants ont regretté le caractère assez « politisé » et « convenu » de certaines interventions. Confusion des genres ? Plutôt loi du genre

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires