La politique du compte-gouttes

Publié le 25 novembre 2007 Lecture : 1 minute.

Le 19 novembre, huit jours avant l’ouverture de la conférence sur la paix au Moyen-Orient, à Annapolis (Maryland), le gouvernement israélien a libéré 431 prisonniers palestiniens. Ce « geste politique » est le troisième du genre depuis le début de l’année, après les libérations des mois de juillet (255 prisonniers) et de septembre (86). Il est destiné à renforcer autant que possible le pouvoir de Mahmoud Abbas face à ses opposants du Hamas et du Djihad islamique. Mais le président de l’Autorité palestinienne n’a pas obtenu ce qu’il demandait : la libération d’au moins 2 000 détenus, sur un total de 9 701.
Ces libérations au compte-gouttes sont une tradition, Israël se mordant les doigts d’avoir vidé les prisons en 1993, après les accords d’Oslo (11 250 libérés sur 12 500 détenus). Depuis la seconde Intifada (septembre 2000), le nombre des prisonniers n’a cessé de croître : de 5 600 à la fin de 2003 à 10 438 en mai 2007. La plupart sont détenus à titre « administratif », c’est-à-dire sans jugement. Fin octobre, l’administration pénitentiaire israélienne a révélé que 8 469 Palestiniens étaient détenus en Cisjordanie et 762 à Gaza. 4 800 (dont les 431 libérés de novembre) sont membres du Fatah, 2 546 du Hamas et 1 370 du Djihad islamique.
Selon les statistiques palestiniennes, le nombre total des prisonniers incarcérés depuis 1948 dépasse les 800 000, soit près de 20 % de la population des Territoires occupés. Le plus ancien détenu, Saïd Atabeh, a été arrêté en 1977 à l’âge de 26 ans. Le plus âgé se nomme Sami Khalid Younis (70 ans) : il est détenu depuis 1983. Le plus célèbre est évidemment Marwane Barghouti (49 ans), ancien chef du Fatah et leader de la première Intifada, qui a été condamné à perpétuité en 2002. Enfin, notons parmi les prisonniers la présence de 310 jeunes de moins de 18 ans et de 116 femmes.

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