Jean-Pierre Valentini : « Nous sommes en totale conformité avec les lois »
L’Afrique reste une priorité pour le groupe basé en Suisse, malgré le manque de transparence que présentent certains pays « difficiles ».
![Jean-Pierre Valentini, directeur Afrique de Trafigura. © Rory Lindsay](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2013/03/25/JP-Valentini_Rory-Lindsay.jpg)
Jean-Pierre Valentini, directeur Afrique de Trafigura. © Rory Lindsay
À la suite du scandale ivoirien du Probo Koala, en 2006, Jean-Pierre Valentini et deux autres employés de Trafigura avaient été détenus cinq mois à Abidjan. Aujourd’hui, le directeur Afrique du groupe de négoce dit avoir mis en place des systèmes de contrôle conséquents et amélioré la transparence.
Jeune Afrique : Comment définir le métier de Trafigura ? Êtes-vous encore de purs négociants ou des industriels ?
Jean-Pierre Valentini : Les deux, notre métier évolue. Notre base demeure le trading, mais nous investissons de plus en plus dans les infrastructures et les mines, avec Impala, par exemple, ou Puma Energy pour le stockage et la distribution de produits pétroliers.
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L’Afrique reste-t-elle votre zone de développement privilégiée ?
Nous nous développons aussi bien en Asie-Pacifique, en Amérique du Sud et aux États-Unis. Mais l’Afrique, où nous avons des investissements dans treize pays, reste une priorité pour nous, car nous croyons en elle.
Qu’a changé l’arrivée des Chinois sur le continent ?
La seule chose qui les intéresse [Les Chinois, NDLR], c’est d’importer la matière première.
Les Chinois sont de plus en plus présents et cherchent de manière croissante à s’approvisionner à la source. Mais la seule chose qui les intéresse, c’est d’importer la matière première. Nous, nous approvisionnons aussi l’Afrique en carburant et nous y créons des emplois.
Vos confrères qualifient le Nigeria de pays compliqué. Mais alors que la plupart d’entre eux sont partis, vous restez…
De manière générale, nous ne prenons plus d’engagement au-delà de un an. Au Nigeria, les choses sont en effet compliquées et l’avenir nous dira ce que nous pouvons faire dans ce pays. Les sociétés d’État font des appels d’offres, et le marché africain est de plus en plus mature, les prix et les différentiels de prix avec le brent sont de plus en plus transparents.
Pourquoi ne pas avoir répondu aux attaques sur vos relations avec l’Angola ?
Ces commentaires semblent venir de personnes dont l’intérêt premier est de critiquer le gouvernement angolais, pour des raisons qui leur appartiennent. Nous ne nous impliquons pas dans ce genre d’histoires. Les activités de Trafigura sont en conformité totale avec les lois en Angola et cela est vrai dans tous les pays où nous opérons.
Le monde du négoce serait-il au-dessus de tout soupçon ?
De notre côté, nous avons mis en place des systèmes de contrôle conséquents. De plus, si nous n’avions pas l’habitude d’en dire trop sur nos opérations, cela a changé. Nous reconnaissons l’importance d’expliquer notre rôle en tant que négociant mondial de matières premières. C’est pour cela que nous communiquons aujourd’hui plus d’informations que par le passé. Néanmoins, en tant qu’entreprise détenue par ses employés, certains détails financiers resteront privés. Il n’y a rien d’exceptionnel là-dedans.
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