Sony Labou Tansi,dix ans après

Publié le 25 septembre 2005 Lecture : 2 minutes.

Le monde des lettres francophones commémore cette année le dixième anniversaire de la disparition de l’une de ses plus brillantes figures : le Congolais Sony Labou Tansi, mort le 14 juin 1995. Il avait 48 ans et laissait une oeuvre multiforme d’une grande richesse. Ses romans foisonnants et baroques, traversés par des histoires souvent horribles, peuplés de tyrans cruels et burlesques (La Vie et demie, L’État honteux, L’Anté-peuple…, tous publiés au Seuil), sont largement inspirés du réalisme magique latino-américain qui faisait florès dans les années 1970. Mais Marcel Sony (son vrai nom) a aussi écrit, en quantité, de la poésie, ainsi qu’une quinzaine de pièces de théâtre – La Parenthèse de sang, éditée par Hatier, étant la plus connue – puisant dans les traditions de son Congo natal et servies par une langue truculente.
Depuis mai dernier, de salons en émissions radiophoniques, les manifestations en son honneur (témoignages, lectures, performances littéraires…) se succèdent. Début octobre, au Festival des Francophonies en Limousin, un hommage sera rendu chaque soir à l’écrivain. Pour ce qui concerne l’Afrique, rendez-vous est pris au Mali, du 14 au 20 novembre, avec les Rencontres de l’université ouverte des Cinq-Continents de Tombouctou.
Mais cet anniversaire restera certainement marqué par la publication de L’Atelier de Sony Labou Tansi, un coffret de trois volumes totalisant près de 800 pages de textes inédits. Le premier est constitué de lettres envoyées à José Pivin (écrivain et créateur radiophonique) et à Françoise Ligier (productrice à RFI) entre 1973 et 1983 et très révélatrices des « affres » de l’écriture au quotidien. Le deuxième volume regroupe deux recueils de poésie, alors que le troisième donne à lire la version originale et intégrale de L’État honteux. Cette transcription restitue au plus près le tapuscrit, défiant les sacro-saintes règles typographiques et reprenant le titre auquel tenait « Sony ».
Si le souvenir de cet homme particulièrement attachant est resté bien vivant chez ses nombreux amis, la sortie de ce magnifique coffret relance l’intérêt pour une oeuvre dont la puissance et l’originalité ont révolutionné la littérature africaine.

L’Atelier de Sony Labou Tansi. Volume I : Correspondance. Lettres à José Pivin et à Françoise Ligier, 264 p. Volume II : L’Acte de respirer et 930 mots dans un aquarium, poésie, 216 p. Volume III : Machin la Hernie, roman, 302 pages. Éditions Revue noire, 34 euros (39 euros après le 31 décembre 2005).

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