Solvant miracle

Publié le 25 juin 2006 Lecture : 1 minute.

Un chef de guerre africain a réuni des fonds en liquide pour payer des mercenaires. Pour éviter de se les faire voler, ou effectuer un paiement clandestin et sécurisé, il a noirci les dollars avec une encre qui ne peut être dissoute que par un solvant très coûteux, la tétrachlorocine K13+/K13-. On en fait la démonstration à l’entrepreneur Christian D. Dans les toilettes de l’aéroport d’Amsterdam : un billet pris au hasard dans une mallette, une goutte de solvant et c’est un billet flambant neuf de 100 dollars qui apparaît. Ensuite on demande à Christian D. d’envoyer des fonds pour acheter le solvant – et, bien entendu, le prix monte au fil des envois d’argent -, puis on lui demande de venir à Cotonou pour prendre livraison de la malle chez un comparse, homme d’affaires au-dessus de tout soupçon qui a pris des dispositions pour que celle-ci soit embarquée sur l’avion d’Air France sans passer par la douane. Le comparse reçoit Christian D. dans sa confortable villa et lui remet la malle contre 20 000 dollars en billets que Christian D. a empruntés à sa mère. La cantine est chargée dans une voiture conduite par un associé béninois dont la récompense sera un visa d’entrée en France. Pendant 300 mètres, c’est l’extase, on bâtit des châteaux en Espagne, puis, au premier carrefour, on est arrêté par la police, direction le commissariat. L’associé béninois est menacé, brutalisé ; Christian D., terrorisé, est gardé à vue pendant quelques heures, puis exfiltré, dans son propre intérêt, par le premier avion. Direction Roissy avec 20 000 dollars de moins qu’à l’arrivée à Cotonou.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires