Chicago, l’incorruptible

Publié le 25 juin 2006 Lecture : 2 minutes.

Aux États-Unis, tout est superlatif, cela va de soi. Le temps est maussade, un crachin persistant enveloppe la ville d’un manteau gris. Ce n’est pas un jour comme les autres, nous sommes le 1er mai, fête internationale du Travail, jour férié dans le monde entier sauf en Libye et aux États-Unis. Curieusement, le symbole du 1er mai est à Chicago. Car c’est le fameux 1er mai 1886 que 80 000 ouvriers défilèrent sur Michigan Avenue, réclamant la journée de huit heures de travail. Les jours suivants furent sanglants, comptant les morts par dizaines.

1er mai 2006 : Sur Grant Park, aux abords du lac Michigan, des milliers de manifestants – pour la plupart d’origine mexicaine défilent pacifiquement en arborant le drapeau américain et quelques banderoles hostiles à la politique intérieure de George W. Bush. Ils réclament sans tohu-bohu la régularisation des sans-papiers. L’ambiance est bon enfant, elle prend même des allures de kermesse. La foule innombrable est poliment encadrée par la police, surveillée au ciel par une nuée d’hélicoptères, applaudie au sol par les mouettes qui ont élu domicile à Buckingham Fountain. L’eau de cette fontaine jaillit jusqu’à 120 mètres de haut dans le ciel de Grant Park. Le jet d’eau principal est entouré de 133 jets concomitants qui forment un ballet impressionnant. La bière Budweiser coule elle aussi à flots dans les bars avoisinants.
C’est une revanche sur les frustrations des années de la « Prohibition » qui ont vu le triste règne d’Al Capone sur la ville. Chicago veut oublier cette époque et s’enorgueillit des soixante-dix Prix Nobel (dont Ernest Hemingway) qu’elle a donnés au monde au cours du XXe siècle. ?Elle est aussi fière de Sears Tower, le plus haut bâtiment d’Amérique, qui mesure plus de 500 mètres, détrôné à l’échelle mondiale par les tours jumelles de Kuala Lumpur (Malaisie), puis par le gratte-ciel de Taipeh. Sears Tower, inaugurée en 1974 et inspirée, selon ses architectes, d’un paquet de cigarettes mal rangées, compte 110 étages. Cette tour offre au 103e étage un observatoire, le Sky Deck, d’où l’on peut apercevoir les États voisins. Une minute suffit pour que des ascenseurs ultrarapides vous y amènent. C’est le cur du Loop, le quartier commercial et financier de Chicago.
L’élégante State Street y occupe une place de choix. Entre Wabash Avenue, Adams et La Salle Street, c’est « Manhattan sur Michigan ». Les tours interminables s’y disputent le ciel de la ville. À la fois havre de culture et d’architecture moderne, le Loop est le passage obligé de tout visiteur. Des sculptures de grands maîtres sont plantées à même le sol, au bonheur des passants. Pour les amateurs de shopping et les accros de loisirs, le Magnificient Mile avec ses boutiques de luxe offre le meilleur choix.

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Pas loin de là, c’est Mc Cormick Place, l’un des plus grands centres de congrès au monde. Il peut recevoir jusqu’à 40 000 personnes en même temps au Don Maxwell Hall. Son parking peut accueillir 12 000 voitures. Quant à ses huit restaurants, ils peuvent nourrir 20 000 personnes chaque jour ! Tout est gigantesque à Chicago, même la taille des plus célèbres basketteurs de son équipe, les Bulls : Jordan et Rodman. Les sirènes hurlent sans arrêt. Qui des ambulances, qui des pompiers, qui de la police. Mais contrairement aux apparences et à sa légende, Chicago n’est plus la ville des gangsters. Elle est devenue la Mecque de l’architecture, du Basket et des sports aquatiques, sur le lac Michigan.

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