Baragoïta Mohamed Saïd

Fondateur de la Caravane du sel, ce tour-opérateur 100 % djiboutien est un adepte du tourisme solidaire, au service du développement local.

Publié le 25 juin 2006 Lecture : 2 minutes.

De son enfance nomade, Baragoïta Mohamed Saïd a gardé une passion pour la marche à pied. Cet ingénieur agronome de 47 ans, né en pays Afar, dans les monts du Goda, alors que les siens rentraient d’un parcours de transhumance, est retourné à ses premières amours : il dirige la Caravane du sel, une agence de voyages spécialisée dans la randonnée et l’écotourisme. L’écotourisme ? Un terme obscur pour désigner une autre façon de faire du tourisme, authentique, artisanale, respectueuse de l’environnement et, surtout, plus solidaire. Il est à l’origine de la création, en 1987, d’un campement à l’orée de la forêt du Day, en association avec les villageois de sa vallée. Dittilou accueille maintenant 800 clients, emploie 15 personnes à temps plein, une vingtaine de guides temporaires, achète environ 150 cabris et 200 kg de fruits chaque année aux populations.
Après des études en France, Baragoïta rentre à Djibouti en 1984. Cadre au ministère de l’Agriculture, il arpente, à pied, pendant quatre mois, tous les districts du pays pour cartographier les points d’eau. De 1988 à 1991, il dirige une usine d’aliments de bétail. Avant de verser dans l’activisme politique et de tâter du journalisme, en animant le magazine d’opposition Le Combat entre 1992 et 1994. Une fois la paix revenue, Baragoïta s’investit dans la réhabilitation de Dittilou, dans une zone touchée par les combats. Nicolas Hulot, le producteur de l’émission Ushuaïa (TF1), qui réalise alors un documentaire sur Djibouti et l’Éthiopie, fait appel à lui : Baragoïta est lancé. Il monte son agence l’année suivante, en 1996, et se spécialise dans la découverte du monde nomade, et des circuits transfrontaliers entre Djibouti et l’Éthiopie. Son produit sans doute le plus attrayant ? Un trek de huit jours comprenant l’ascension du volcan éthiopien de l’Erta Alé, dont le cratère de lave rougeoyante est une splendeur de la nature.
La Caravane du sel, qui loue aussi ses services aux forces françaises dans le cadre de leur « école du désert », est aujourd’hui le premier – et le seul – réceptif « 100 % » djiboutien. Un motif légitime de fierté pour son atypique patron.

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