Troisième mandat pour Biya ?

Publié le 25 mars 2007 Lecture : 2 minutes.

A l’approche des élections législatives et municipales, aux mois de juin et juillet prochains, le Cameroun paraît paradoxalement obnubilé par la présidentielle de 2011, à laquelle Paul Biya est censé ne pas se représenter. Certes, les débats concernant l’organe chargé de superviser la consultation (Elecam) sont loin de passionner les foules. Mais il en va tout autrement des activités du « G10 », ce groupe de députés du RDPC, qui préparerait, dit-on, une modification de l’article 6 de la Constitution destinée à permettre au chef de l’État d’être à nouveau candidat, dans quatre ans. Ce qui, au départ, relevait de la spéculation pure et simple a été confirmé par l’un des membres présumé dudit G10. Député du Dja et Lobo, le département natal de Paul Biya, Ferdinand Ndinda Ndinda a en effet admis qu’une réflexion est en cours à ce sujet. Dans le quotidien La Nouvelle Expression, il estime que la limitation du nombre des mandats présidentiels instaurée par l’actuelle Constitution est un « écueil » susceptible « de créer des remous sociaux ou même de conduire à un dérapage total ».
Ballon d’essai ou projet sérieux ? L’opposition, dans son ensemble, a fait savoir que, « pour préserver la paix sociale », elle s’opposerait à toute révision de la Constitution. Mais elle est divisée, affaiblie, sa voix ne porte guère. Seules les convulsions à l’intérieur de la majorité suscitent tant soit peu l’intérêt. Lors du congrès extraordinaire de juillet 2006, Biya avait dénoncé la formation de factions au sein du RDPC, dans la perspective de sa succession. Alors, les Camerounais guettent, non sans voyeurisme, le déclenchement des hostilités…
Il y a ceux, tels Grégoire Owona ou Françoise Foning, qui s’opposent à visage découvert à la limitation du nombre des mandats présidentiels. Et ceux qu’on suppose, à tort ou à raison, résolus à jouer leur propre carte dans l’hypothèse où Biya ne serait pas candidat. L’apparition du G10 fait suite à celle d’un non moins mystérieux « G11 », censé regrouper plusieurs dignitaires du régime gravitant autour de Jean-Marie Atangana Mebara, le ministre d’État chargé des Relations extérieures.
Reste que l’idée d’une révision constitutionnelle semble, pour l’instant, ne susciter aucune contestation sérieuse à l’Assemblée nationale, où le RDPC est ultramajoritaire…

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires