Salariés en colère

Publié le 25 mars 2007 Lecture : 1 minute.

C’est une lettre ouverte mêlant colère et inquiétude que le personnel de Dagris a adressée au ministre français de l’Économie et des Finances, Thierry Breton, le 12 mars. Objet de cette missive : l’accord de principe signé le 23 février par l’État français pour la vente des 65 % qu’il détient dans l’ex-Compagnie française pour le développement des fibres textiles (CFDT) à un consortium hétéroclite dirigé par Tillous Borde et emmené par le fonds d’investissement IDI, ainsi que plusieurs opérateurs privés comme Antoine Gendry (5 %), ancien président du Groupe Nord-Est, et de Patrick Leydet (5 %), président d’Uninor et Dopa. Autre nouvel actionnaire, Luce Gendry, représentante de la banque d’affaires Rothschild, qui devrait siéger au conseil de surveillance. Or la même banque avait été retenue pour conseiller le gouvernement français dans cette opération considérée comme « initiée » et qui ne prend pas en compte « le sort de millions de cotonculteurs africains ». Même si la société Sofiprotéol (Lesieur) conserve 45 % du capital, le prix de vente est un autre motif de mécontentement puisque le consortium a mis 8 millions d’euros sur la table alors que plusieurs études évaluent la valeur de l’entreprise à 100 millions, sans compter celle de l’immeuble où est situé son siège social, rue de Monceau à Paris, estimé à 35 millions d’euros. « Compte tenu du nouvel actionnariat, majoritairement orienté vers la finance et les affaires opportunistes, il est difficile de concevoir que la mission de notre entreprise va être préservée », conclut le personnel de Dagris, évoquant une « privatisation manuvrière qui ne peut que ternir l’image de la France ». Aucune réponse de Bercy à ce jour. Quant au consortium, il explique la faiblesse de son offre par la conjoncture actuelle des sociétés cotonnières africaines dans lesquelles Dagris est actionnaire et les risques encourus du fait de la morosité de cette filière. Pour être effective, l’opération doit recevoir l’avis du comité d’entreprise de Dagris, qui a déjà fait jouer son droit d’alerte.

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