Où sont les Maxima maghrébines ?

Publié le 25 mars 2007 Lecture : 2 minutes.

Le prince héritier des Pays-Bas s’appelle Willem-Alexander.
– Enchanté, me répondez-vous, mais pourquoi tu m’racontes ça ?
Eh bien, parce qu’il s’est marié, il y a quelques années, avec une jeune Argentine à la belle chevelure d’or et que, depuis ce jour, le pays de celle-ci est à la mode en Hollande. Quand on va acheter de la viande à la boucherie, on exige qu’elle provienne des pâturages de la pampa. Quand on vote pour le meilleur footballeur de tous les temps, on vote Maradona alors que Cruyff, le fameux 14 du bel Ajax d’antan, n’était pas non plus manchot du pied. Les clubs de tango, à Rotterdam ou à La Haye, ne désemplissent pas. Et les touristes néerlandais – c’est le peuple qui voyage le plus au monde -, les touristes néerlandais vont en masse visiter le pays des gauchos, ce qui contribue grandement à l’équilibre de sa balance des paiements.
Vous ai-je dit que la flamboyante Argentine devenue princesse des Pays-Bas s’appelle Maxima ? Même ce prénom étrange, qui a l’air de sortir d’un bouquin de maths – maxima, tangente et cosinus -, ce prénom sans grand charme est devenu à la mode chez les compatriotes de Rembrandt. Il y a plein de petites Maxima toutes blondes qui piaillent dans les cours de récréation en jouant à la marelle.

Si je vous raconte tout ça, c’est que le début de cette romance royale fut plutôt profane. Le prince Willem-Alexander était en vacances sur la Costa Brava, en Espagne ; il entre dans une boîte de nuit, remarque une luronne pas piquée des taureaux, l’invite à danser – et quelques années après, les voilà mariés et elle princesse et future reine. (Entre nous, il faut bien constater que tout fout le camp. Autrefois, les nobles se mariaient entre eux et faisaient connaissance au cours de soirées préparées des mois à l’avance, dans des palais somptueux, à la lueur de chandeliers grands comme des paquebots. Aujourd’hui, l’héritier de la couronne pousse la porte d’un boui-boui, il avise une ravageuse qui se trémousse et la dynastie se perpétue)
Maintenant, je vous pose la question : que faisaient nos Maghrébines ce soir-là ? Je veux dire, la Costa Brava, c’est quand même plus proche de Tanger que de Buenos Aires, non ? Pourquoi n’y avait-il pas de jolies Maghrébines dans cette boîte ? Vous voyez ce qu’on gagne, ou plutôt ce qu’on perd, à enfermer nos filles à la maison ! Un prince passe par là et c’est une lointaine Argentine qui lui met le grappin dessus ! Pourquoi ? Parce que nos Maxima maghrébines, confinées dans des demeures obscures de l’autre côté du Détroit, brillent par leur absence.
Bah ! Un prince de perdu, dix de retrouvés. Il doit bien y avoir un Danois, un Birman ou un Qatari à marier. Vite, lâchons nos filles dans les boîtes ibères ! Le développement de notre tourisme, l’équilibre de notre balance des paiements est en jeu. « La femme est l’avenir de l’homme », clamait le poète. Il se pourrait bien que la Maghrébine soit l’avenir du Maghreb. À condition qu’on la laisse plus souvent montrer son joli minois

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