Faux et usage de faux

Publié le 25 mars 2007 Lecture : 1 minute.

L’ambassadeur du Congo-Brazzaville en Suisse, Roger Menga (qui est également le représentant permanent de son pays auprès de l’ONU à Genève), a été la victime d’un coup fourré dont les conséquences auraient pu être graves. Mi-février, un manipulateur (membre ou ex-membre de l’ambassade ?) a fait circuler une lettre officielle à en-tête de l’ambassadeur et portant la propre signature de ce dernier – préalablement scannée – dans laquelle lui étaient prêtés des propos d’une extrême violence à l’encontre de la politique soudanaise au Darfour. Le faux-vrai Roger Menga y qualifiait le régime de Khartoum de « génocidaire » et accusait la Chine, la Russie et les pays membres de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) de complicité dans le « nettoyage ethnique » en cours dans la région.
Diffusée auprès du corps diplomatique en Suisse, auprès de l’Union africaine à Addis-Abeba et auprès de plusieurs ONG, cette lettre, dont nul n’a eu la présence d’esprit de vérifier l’authenticité, a eu des effets immédiats et contrastés. Protestations de la part des Russes et des Soudanais et félicitations d’Amnesty International ! Il a fallu que les autorités congolaises, pour qui cette affaire tombait au plus mauvais moment – le ministre des Affaires étrangères Rodolphe Adada est actuellement pressenti pour occuper le poste de représentant du secrétaire général de l’ONU au Darfour -, rappellent officiellement leur impartialité sur ce dossier pour que le soufflé retombe. Quant à l’ambassadeur Menga, il a décidé de porter plainte contre X au nom de son gouvernement pour faux et usage de faux.

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