Présidentielle française : rien n’est joué

Publié le 25 février 2007 Lecture : 2 minutes.

Si Ségolène Royal continuait à chuter dans les sondages, la campagne pour la présidentielle française pourrait devenir très intéressante. Il faut se rappeler que les socialistes ne l’ont pas choisie comme candidate parce qu’ils étaient d’accord avec son programme – elle n’en avait guère lorsqu’elle a été désignée. Ils l’ont choisie parce qu’elle paraissait la mieux placée pour battre Nicolas Sarkozy.

Que se passerait-il si cette situation évoluait ?
Pendant que Ségolène Royal chutait dans les sondages, la cote de François Bayrou, le président de l’UDF [centre], montait régulièrement. Il semble avoir tout ce que les deux autres candidats n’ont pas : il est proeuropéen, il tient compte des obligations auxquelles doit se plier la France en vertu du pacte européen de stabilité et de croissance, il dénonce l’aggravation de la dette nationale.
Et pourtant, le bilan qu’a laissé François Bayrou lors de son passage au ministère de l’Éducation nationale dans les années 1990 n’est guère encourageant, ni en ce qui concerne sa capacité à faire respecter la discipline budgétaire, ni en ce qui concerne les réformes de l’enseignement. Il peut avoir attiré certains déçus de la gauche, et des rumeurs ont circulé à propos d’un accord avec les socialistes au cas peu probable où la campagne de Ségolène Royal s’effondrerait complètement. Mais même avec une bonne dose d’imagination, on a du mal à imaginer un scénario où François Bayrou serait le prochain président de la République.

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Un facteur important, évidemment, est de savoir si Nicolas Sarkozy peut garder son avance. Il faut reconnaître qu’il a bien mené la première partie de sa campagne. Il l’a bien organisée et bien maîtrisée, et s’est assuré le soutien de son parti [l’UMP]. Il s’est également montré impressionnant lors d’un débat télévisé à grande écoute, où il a fort bien répondu à des questions particulièrement délicates.
Mais ne nous y trompons pas. L’élection reste très ouverte. Il reste huit semaines d’ici au premier tour, et beaucoup d’électeurs sont toujours indécis. Ségolène Royal a encore une bonne chance de passer ce premier tour. Elle a un grand sens politique et une équipe de campagne pleine de ressources. En huit semaines, Sarkozy peut lui aussi faire des gaffes. Tout cela est bien intéressant. Mais je doute que cela préfigure des lendemains qui chantent pour la politique ou l’économie françaises.

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