Dans les starting-blocks

Publié le 25 février 2007 Lecture : 2 minutes.

Après quatre décennies d’immobilisme politique, la perspective d’un scrutin présidentiel démocratique et ouvert a éveillé les appétits : dix-neuf candidats briguent la magistrature suprême, une première en Mauritanie. La course rassemble toutes sortes de profils : des caciques de la politique mauritanienne, notamment Mohamed Ould Maouloud, le leader de l’Union des forces de progrès (UFP) ; un homme d’affaires, Rachid Moustapha, fraîchement rentré d’Angola, qui déclare, en anglais sur son site Internet, y avoir géré un « portefeuille de plusieurs millions de dollars » ; le précédent gouverneur de la Banque centrale (jusqu’en septembre dernier), Zeine Ould Zeidane ; le chef de l’État de 1980 à 1984, Mohamed Khouna Ould Haïdalla, recalé lors de la présidentielle de 2003 ; le premier leader haratine à avoir occupé un poste ministériel, Messaoud Ould Boulkheir
Un grand nombre d’électeurs, notamment à Nouakchott, disent n’avoir pas encore arrêté leur choix, mais deux favoris se distinguent et pourraient s’affronter dans le cas d’un second tour : Sidi Ould Cheikh Abdallahi et Ahmed Ould Daddah, respectivement soutenus par le Mithaq, rassemblement de candidats indépendants et de partis de l’ex-majorité présidentielle, et par la Coalition des forces du changement démocratique (CFCD), formation politique qui réunit les partis de l’ex-opposition.
Les deux adversaires ont un grand nombre de points communs. Ils partagent le bénéfice des années, âgés de 68 et 64 ans respectivement, ont tous les deux suivi une formation économique et occupé des fonctions gouvernementales. Cheikh Abdallahi a notamment été en charge de l’Hydraulique puis des Pêches de 1986 à 1987, et Ould Daddah a détenu le portefeuille des Finances, en 1978. Chacun a une expérience de l’étranger : le Niger pour Cheikh Abdallahi, où il a été conseiller du gouvernement, la Centrafrique pour Ould Daddah, où il a été expert de la Banque mondiale et conseiller économique auprès du gouvernement.
Pour sa part, Ahmed Ould Daddah a l’aura prestigieuse de l’opposant, dont son adversaire est dépourvu. Mais son présumé désir de revanche, après seize années d’attente, fait peur à ceux qui redoutent un tournant radical. Ceux-là sont rassurés par le tranquille Cheikh Abdallahi et ses supposés soutiens au sein de l’armée et du pouvoir.

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