Sous l’il du G8 et de l’UE

Publié le 24 décembre 2006 Lecture : 2 minutes.

La chancelière allemande Angela Merkel veut replacer l’Afrique au centre des préoccupations du G8, le groupe des huit pays économiquement les plus puissants, et de l’Union européenne, deux institutions qu’elle présidera à partir du 1er janvier 2007. Les mauvaises langues insinueront que cette bienveillance n’est peut-être pas tout à fait désintéressée. Lors du dernier sommet Chine-Afrique (Pékin, ?3-5 novembre 2006), les Européens, un peu éberlués, ont en effet pris la mesure de l’ampleur de l’offensive commerciale chinoise sur le continent, où 780 entreprises investissent 1,5 milliard de dollars par an
L’Allemagne fera-t-elle aussi bien que le Royaume-Uni, qui, en 2005, alors qu’il présidait lui aussi le G8 et l’UE, avait, lors du sommet de Gleneagles, obtenu à l’arraché l’effacement de la dette des trente-huit pays les plus pauvres (56,7 milliards de dollars) et le doublement de l’aide à l’Afrique avant 2010 ? Les choses paraissent mal engagées. Au cours de l’automne, Merkel a suggéré à ses collègues du G8 de conclure un accord de partenariat avec les pays africains qui mettent en uvre des réformes. La proposition a été accueillie par un silence poli.
C’est davantage par le biais de l’UE et sur des dossiers techniques que l’Allemagne pourrait se manifester. La « Stratégie européenne pour l’Afrique » comporte une enveloppe de 3 milliards d’euros destinée à financer les pays qui acceptent de réformer leur administration, ainsi que leurs systèmes judiciaire, éducatif et sanitaire. Une autre enveloppe de 5,6 milliards d’euros est prévue pour pallier les insuffisances identifiées par l’Union africaine et le Nepad en matière de transports, d’énergie et de télécommunications.
Par ailleurs, la présidence allemande parviendra peut-être à exaucer le vu de Louis Michel, le commissaire européen au Développement et à l’Action humanitaire, qui rêve d’unifier la gestion des aides allouées à l’Afrique par les vingt-cinq pays européens. Le 28 novembre, à Berlin, ce dernier avait rappelé que « les gouvernements africains doivent utiliser leur temps à développer leur pays, pas à parler à une multitude de donateurs ». Il est vrai que certains ministres des Finances reçoivent chaque année plus de quatre cents missions de donateurs !

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