Que faire pour chasser l’ennui ?
Publié le 24 décembre 2006 Lecture : 1 minute.
« Croyez-vous que le président n’a pas conscience du désespoir qui étreint la jeunesse ? » Ce proche de « Boutef », croisé lors du sommet de l’Union africaine à Banjul en juillet 2006, a ainsi réagi quand nous avons abordé avec lui le problème des harragas. Que fait l’État pour combattre le phénomène de l’émigration clandestine ? Il y a d’abord les mécanismes d’aide pour les jeunes entrepreneurs, le soutien aux chômeurs et le programme de réalisation de locaux commerciaux dans les 1 600 communes du pays. S’agissant des harragas, outre la prévention par la surveillance des côtes et les opérations de sensibilisation, le gouvernement promeut une politique de financement des loisirs des jeunes.
Près de 75 % des harragas sont originaires des villes de l’intérieur. Exemple, la wilaya de Relizane, à 300 kilomètres à l’ouest d’Alger. L’État y dépense annuellement près de 2 milliards de dinars, soit quelque 21 millions d’euros, pour le seul secteur de la jeunesse et des sports. La moitié est consacrée à la réalisation de complexes sportifs de proximité : stades de foot, salles omnisports, ainsi que, parfois, des équipements de récupération (sauna, salle de musculation, piscine). L’objectif est d’atteindre un complexe par daira (sous-préfecture).
Tout comme les autres wilayas, Relizane bénéficie, en outre, d’un Fonds de soutien aux initiatives de jeunes, destiné à financer le mouvement associatif, l’organisation de spectacles, les troupes de théâtre amateur et les ciné-clubs. À Relizane, ce fonds soutient ce type d’activités à hauteur de 90 millions de dinars, soit 1 million d’euros. Enfin, le budget de la direction de la Jeunesse et des Sports est de l’ordre de 100 millions de dinars. La moitié de cette somme est redistribuée aux clubs sportifs de la wilaya.
Près de 23 millions d’euros par wilaya. Cela signifie que, annuellement, ces dépenses équivalent à 1,15 milliard d’euros sur l’ensemble du territoire. « Trop peu pour chasser l’ennui », affirment pourtant les harragas.
