L’opposition est de retour

Publié le 24 décembre 2006 Lecture : 2 minutes.

« L’opposition d’aujourd’hui peut devenir la majorité de demain. » Le propos du président Omar Bongo Ondimba ressemblait à un truisme. Il n’en traduisait pas moins son désir de voir les législatives du 17 décembre redessiner le visage de l’Assemblée nationale, où ses partisans détenaient jusqu’ici la quasi-totalité des sièges.
Nombre de ses compatriotes sont nostalgiques d’un temps pas si lointain – 1990-1996 – où le Parlement était le théâtre de débats vifs et passionnés, retransmis en direct à la télévision et à la radio. À l’époque, le Parti démocratique gabonais (PDG) au pouvoir n’en menait pas large. Et c’est la crainte de revivre une telle expérience qui l’avait sans nul doute incité à s’entendre avec ses alliés pour les législatives. Las, le dialogue ayant tourné court, chacun a concouru sous ses propres couleurs. L’Assemblée nationale de 2007 pourrait donc ressembler à celle des années 1990.
Contrairement aux législatives de 2001 qu’ils avaient pour la plupart boycottées, les leaders de l’opposition, rassurés par un certain nombre d’« avancées significatives » dans l’organisation du scrutin, ont décidé d’être candidats et ont d’ailleurs réalisé une indiscutable percée. Tous, de Pierre Mamboundou à Zacharie Myboto, en passant par Jules Aristide Bourdès Ogouliguendé ou Léon Mbou Yembi, ont été élus. Ils avaient d’autant plus de chances de l’emporter que la consultation ne comportait qu’un seul tour. Seule formation représentée dans les 120 circonscriptions, le PDG n’a pas pris la menace à la légère. Surtout depuis que Mamboundou multiplie les tête-à-tête avec le chef de l’État, qu’il avait pourtant refusé de rencontrer pendant plus de vingt ans. « Le président Bongo Ondimba, c’est un Monsieur qui est bon. Mais il faut l’aider à se débarrasser de son entourage, qui est très mauvais », a déclaré ce dernier.
De là à penser que Mamboundou est volontaire pour cette mission, il n’y a qu’un pas, que certains dans la majorité présidentielle ont vite franchi. Apparemment, le chef de l’État ne verrait aucun inconvénient à installer l’un de ses principaux opposants à la primature. Ce ne sera peut-être pas pour cette fois, ses partisans, même affaiblis, étant assurés de conserver la majorité à l’Assemblée.

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