Élections et grands procès
L’année 2006 s’achève avec la controverse suscitée par la création d’Elections Cameroon, la nouvelle institution chargée d’organiser et de superviser les consultations électorales et référendaires. Et la querelle pourrait bien rejaillir sur les élections législatives, municipales et, peut-être – ce serait une première – régionales et sénatoriales du mois de juin 2007. Alors que les partis d’opposition et même l’Église catholique proposaient une instance calquée sur le modèle des Commissions électorales nationales indépendantes (Ceni), le gouvernement a proposé au vote du Parlement – où le RDPC, le parti au pouvoir, est majoritaire – une mouture originale et aussitôt contestée. Premier parti d’opposition, le Social Democratic Front (SDF), bien que consulté avant l’élaboration du texte, affirme ne pas s’y reconnaître. Quoi qu’il en soit, en attendant le « transfert progressif » de ses compétences à Elections Cameroon, les prochaines consultations continueront d’être organisées par le ministère de l’Administration territoriale, de concert avec l’Observatoire national des élections (Onel).
Le Cameroun ayant atteint cette année le point d’achèvement de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), on en attendra en 2007 les retombées concrètes. Au cours de la session parlementaire de novembre, le gouvernement a déposé un projet de loi relatif au montage financier et à la mise en uvre d’une série de grands projets dans le secteur des travaux publics. De quoi être raisonnablement optimiste, à condition, bien sûr, que la lutte contre la corruption se poursuive.
Car plusieurs personnalités seront traduites en justice au cours de l’année qui commence pour des faits de détournement de fonds et/ou de corruption. C’est le cas de l’ancien ministre des Mines Alphonse Siyam Siwe, des ex-députés Édouard Etonde Ekoto et André Booto A Ngon, et de plusieurs anciens directeurs généraux de sociétés : Emmanuel G. Ondo Ndong, du Feicom (la banque des communes), Gilles Roger Belinga, de la Société immobilière du Cameroun, Samuel Edou, du Crédit foncier, ainsi que plusieurs dizaines de leurs collaborateurs. En 2007, les Camerounais appellent d’abord de leurs vux une augmentation de leur pouvoir d’achat. Mais ils veulent aussi que des têtes tombent.
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