La solitude d’Achraf el-Hadjoudj

Publié le 24 décembre 2006 Lecture : 1 minute.

Comme les infirmières bulgares, le médecin Achraf el-Hadjoudj est arrivé à l’hôpital pédiatrique de Benghazi en 1998, un an après les premiers cas de contamination par le VIH. Mais si ses collègues européennes bénéficient du soutien des gouvernements et des médias occidentaux, l’exilé palestinien est désespérément seul. Par crainte de la réaction des autorités libyennes – qui qualifient de « criminels » ceux qui critiquent leur attitude dans cette affaire -, personne n’a pris sa défense dans le monde arabe.
Selon Amnesty International, les enquêteurs libyens auraient eu recours aux électrochocs et à d’autres sévices corporels pour arracher des aveux aux prévenus. Les tortionnaires n’ont épargné personne, mais se seraient particulièrement acharnés sur Hadjoudj, âgé de 34 ans lors de son arrestation. Le médecin s’est également plaint de n’avoir pas été autorisé, contrairement à ses coaccusées, à recevoir la visite de membres de sa famille. Celle-ci est restée sans nouvelles de lui pendant les dix premiers mois de son incarcération.
Si la majorité des commentateurs sont convaincus que Kadhafi finira par céder aux pressions occidentales, ils se montrent beaucoup plus réservés sur le sort de Hadjoudj. « Je pense que les infirmières seront reconnues coupables, mais que Kadhafi les graciera après accord avec les Occidentaux sur le montant des compensations financières, estimait, avant le verdict, George Joffe, conférencier à l’université de Cambridge et spécialiste du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Mais le médecin palestinien sera oublié. Sans le soutien des Occidentaux, il sera plus probablement exécuté. »

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