Interminable attente

Publié le 24 décembre 2006 Lecture : 1 minute.

En décembre 2003, quand Lansana Conté a été hospitalisé au Maroc à la suite d’une sérieuse détérioration de son état de santé, les observateurs n’accordaient à son régime guère de chances de survie. Trois ans après, le président guinéen est toujours là, même s’il n’est plus en état de gouverner. L’opposition est amorphe ; l’armée, passive ; et les syndicats, après avoir paralysé le pays pendant quelques jours, sont vite retombés dans une profonde léthargie. Sauf imprévu, la Guinée ne devrait pas sortir de sa torpeur tant que son président restera en vie. En revanche, il faut s’attendre à un durcissement de la lutte pour la succession.
Fodé Bangoura, le ministre d’État chargé des Affaires présidentielles, détient aujourd’hui la réalité du pouvoir. Le 6 décembre, à l’issue d’un long bras de fer, il a fait jeter en prison l’un de ses plus sérieux concurrents, l’homme d’affaires Elhadj Mamadou Sylla, patron des patrons et première fortune du pays. Surprise : dix jours plus tard, c’est Conté en personne qui l’en a fait sortir, l’a embarqué à bord de son véhicule personnel et l’a installé chez lui. Cela signifie-t-il qu’il s’est résolu à arbitrer entre Bangoura et Sylla ?
Quoi qu’il en soit, ces cafouillages finissent de décrédibiliser le pouvoir. La régression économique ayant toutes les chances de se poursuivre en 2007, on ne peut exclure que les Guinéens, l’armée, voire l’opposition, finissent par réagir.

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