Haifaa al-Mansour

Publié le 24 décembre 2006 Lecture : 1 minute.

Look décontracté et cheveux en liberté, Haifaa al-Mansour (32 ans) n’est pas une réalisatrice comme les autres. Dans son pays, l’Arabie saoudite, les salles obscures existent, mais les projections publiques sont interdites. Au nom de la morale et de la religion. Pourtant, la jeune femme reste optimiste : « Je suis sûre que, dans cinq ans, il y aura des salles ouvertes au public. Depuis le 11 septembre 2001, les choses ont beaucoup évolué, mais on ne peut pas tout changer du jour au lendemain. »
Première réalisatrice saoudienne, après des études de littérature anglaise au Caire, elle est aussi la plus contestée. Nissa’bila dhil (« Femmes sans ombres »), le documentaire qu’elle a réalisé en 2005, a été présenté dans dix-sept festivals à travers le monde, mais il a profondément choqué les conservateurs saoudiens. À cause de l’interview d’un religieux réformiste estimant qu’il n’est pas obligatoire pour une femme de se couvrir le visage en public.
Déjà auteur de Man ? (« Qui ? ») et d’Ar-rahil al murr (« Le Deuil du voyageur »), deux documentaires réalisés en 2003, Haifaa envisage à présent de tourner une fiction produite par le groupe Rotana, propriété du milliardaire saoudien Al Walid Ben Talal, neveu du roi Abdallah. Rien ne semble devoir freiner sa progression. Rien, à ceci près que « pour voir un film sur grand écran, un habitant de Riyad doit entreprendre un voyage de plus de 1 000 km jusqu’à Bahreïn ! »

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