Au bonheur des banques
La forte croissance économique attire les établissements financiers.
« La Guinée équatoriale suscite actuellement un vif intérêt stratégique », déclare Alamine Ousmane Mey, directeur général de la banque camerounaise Afriland First Bank, qui s’est implantée dans le pays en 1994. Douze ans plus tard, sa filiale CCEI Bank, qui compte quatre agences, se porte à merveille. Leader de la place avec 50 % de parts de marché, elle a affiché en 2005 un résultat net de 1,8 milliard de F CFA et lancé, en septembre dernier, les travaux de son futur siège social à Malabo. « La Somagec, qui réalise l’extension du port de Malabo, et General Work, qui agrandit l’aéroport de Bata, sont nos clients », explique Philippe Djomkam, le directeur financier de CCEI Bank, qui travaille essentiellement dans le BTP et le domaine forestier.
« Le boom pétrolier booste toutes les autres activités », confie pour sa part Christian Delmas, le directeur général de la deuxième banque du pays. La Société générale de banque en Guinée équatoriale (SGBGE), implantée en 1998, réalise la plupart de ses opérations à l’international. Transferts financiers, cautions bancaires, lignes de crédit la demande est forte. « Près de 80 % des opérateurs travaillant dans le pétrole sont nos clients », se réjouit Delmas, qui annonce pour 2006 « une augmentation des résultats de 10 %, conforme aux prévisions ».
Arrivée en 2001, BGFI Bank Guinée équatoriale complète ce trio de tête. Avec un résultat net de 181 millions de F CFA en 2005, contre 65 millions l’année précédente, elle affiche une progression constante. « Nous inscrivons notre démarche dans une perspective de croissance à long terme. Cet investissement était un pari sur l’avenir », précise Alain Mabiala Moussirou, le directeur du développement international du groupe gabonais BGFI Bank.
Mais ces trois pionnières vont à présent devoir compter avec de nouvelles venues. Soutenue par des capitaux philippins et équatoguinéens, la Banque nationale de Guinée équatoriale a ouvert en septembre ses deux premières agences à Bata et Malabo. Le groupe Ecobank, dont le siège est à Lomé, annonce la création d’une filiale au cours du premier semestre 2007. Quant à la Camerounaise Commercial Bank, elle a déjà obtenu l’agrément de la Commission bancaire de l’Afrique centrale et n’attend plus que le feu vert des autorités locales.
Le paysage bancaire est donc en pleine ébullition. Le total des bilans a enregistré, en 2005, une hausse de 73 %. La progression des dépôts du secteur privé et l’explosion des recettes pétrolières de l’État ont permis aux banques d’engranger des réserves qui dépassaient 200 milliards de F CFA, au 31 décembre 2005. « Nous sommes surliquides et le marché n’est pas assez animé. Nous sommes à la recherche de placements pour utiliser nos excédents de trésorerie », reconnaît Philippe Djomkam, qui table sur le développement d’une nouvelle clientèle de particuliers.
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