Abdoulaye Sangho

Sa spécialité : la farine nutritionnelle. Avec le prix Initiative Africa, ce sont treize ans de labeur au profit des petits Maliens qui ont été récompensés.

Publié le 24 décembre 2006 Lecture : 2 minutes.

Le travail finit toujours par payer. Abdoulaye Sangho récolte, le 26 décembre, les fruits de treize ans de labeur au profit de l’enfance malienne. C’est un reportage de People TV signé Éric Mounier et sponsorisé par la société de transfert d’argent Western Union qui le sort de l’anonymat. Et montre ainsi qu’il n’y a pas que des guerres et des famines en Afrique. Des hommes et des femmes, des petites entreprises tracent petit à petit le sillon d’un développement endogène. Pour les encourager, People TV et Western Union ont créé une émission Initiative Africa. Elle est diffusée deux fois par mois sur une quarantaine de chaînes africaines et européennes (voir sur Internet www.initiative-africa.com). Après les téléspectateurs qui choisissent les dix meilleures « initiatives », un jury indépendant n’en retient que trois dotées chacune d’un chèque de 12 000, 8 000 et 5 000 dollars. C’est dans le restaurant parisien Moussa l’Africain que Sangho a été honoré.

La cérémonie, diffusée le 26 décembre, consacre un long parcours. Né le 20 mars 1958 à Bamako, Sangho a commencé, après des études d’ingénieur agronome à l’Institut polytechnique rural de Katibougou et faute de travail dans sa spécialité, par diriger un salon de coiffure en 1984. Mais attaché à son métier, il se présente à un concours organisé par l’Association française des volontaires du progrès pour travailler comme technicien agricole au profit du comité de salut public de Diafarabé, ville située au bord du Niger, entre Ségou et Mopti. Avec l’appui de Misola-France, il lance la production de la farine Misola, connue au Burkina où elle a été mise au point par des pédiatres français (voir www.misola.org).
À partir de trois produits locaux – le mil, le soja et l’arachide -, des femmes fabriquent un substitut au lait en poudre pour bébés, à un prix trois à quatre fois moins élevé pour une même valeur nutritive (selon les normes OMS). Après une courte formation au Burkina, et sous l’impulsion du président du comité de salut public de Diafarabé, le Dr Aly Cissé, ancien ministre de la Santé et représentant de Misola au Mali, Sangho met sur pied une première unité de fabrication en 1993. Aujourd’hui, le réseau Misola-Mali en compte dix-huit et emploie plus de trois cents femmes. Objectif pour 2007 : regrouper ces unités en « fédération » pour donner plus d’autonomie et de responsabilité aux femmes. Le souhait de Sangho : dépasser les 200 tonnes par an et obtenir plus de commandes des autorités maliennes et des organisations humanitaires (PAM, Croix-Rouge, Banque mondiale).

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires