Reclassement au sommet
Publié le 24 septembre 2006 Lecture : 1 minute.
Les rapports annuels de la Banque de France sur la zone franc permettent de comparer la situation région par région (Afrique centrale, Afrique occidentale), pays par pays et d’une année sur l’autre grâce à l’homogénéité de leur présentation et à la rigueur de leurs chiffres. Le rapport 2005, publié le 12 septembre (voir J.A. n° 2384), ne déroge pas à cette tradition.
S’agissant de l’ex-métropole et des ex-territoires coloniaux, les données que nous avons compilées montrent que la France est dix fois moins importante par la superficie et deux fois moins par la population que l’ensemble de la zone franc (quinze pays). En termes économiques, le rapport est inversé : la France produit vingt fois plus que les quinze pays, exactement 23 fois plus en 2005. Quant au PIB par tête, il y est 45 fois plus élevé.
À l’intérieur de la zone franc, les écarts sont tout aussi vertigineux : grâce au boom pétrolier, la Guinée équatoriale affiche un PIB par habitant record, à 10 968 dollars ! En 2002, elle était deuxième, derrière le Gabon (2 042 dollars, contre 3 616). En 2005, elle a produit 18,2 millions de tonnes de pétrole brut, loin devant le Gabon (13,3 millions) et le Congo (12,6 millions).
Autre reclassement majeur : le Cameroun a pris le dessus sur la Côte d’Ivoire, engluée dans une crise politique inextricable. Il assure 18 % du PIB de la zone franc et 37 % de la sous-zone Cemac (Afrique centrale, six pays). Celle-ci pèse aujourd’hui autant que la sous-zone Afrique de l’Ouest (UEMOA, huit pays) : un PIB de 24 005 milliards de F CFA en 2005, contre 24 124 milliards. En 2002, l’écart était de 4 000 milliards (20 600 milliards pour l’UEMOA, contre 16 600 pour la Cemac). Il est certain que la Cemac (croissance supérieure à 4 %) prendra, en 2006, le meilleur sur l’UEMOA (croissance de 3,6 %). Sauf en termes démographiques, l’écart étant insurmontable : 87 millions d’habitants pour l’UEMOA, contre 36 millions pour la Cemac.
