Pétrole : jusqu’où ira la chute ?

Publié le 24 septembre 2006 Lecture : 2 minutes.

En deux mois, le baril a perdu 18 dollars. Ses cours à New York et à Londres sont tombés de près de 80 dollars le 14 juillet (après l’offensive israélienne contre le Liban) à environ 62 dollars le 19 septembre. S’agissant du pétrole de l’Opep, la chute est moins forte (de 70 à 58 dollars), mais significative. La plupart des membres du cartel – Iran, Venezuela, Nigeria et Algérie en tête – se sont fixé un prix plancher de 60 dollars, niveau en dessous duquel l’Opep devrait, selon eux, réviser sa production à la baisse. Si le baril dégringole, ils provoqueront une réunion urgente – bien avant celle prévue le 14 décembre à Abuja, au Nigeria – pour exiger la réduction du quota entériné le 11 septembre, à Vienne, sur insistance de Riyad (28 millions de barils par jour, b/j). Mais l’Arabie saoudite, premier producteur mondial (9 millions de b/j), ne réagira pas tant que le baril demeure au-dessus de 50 dollars
La question qui se pose est donc la suivante : le pétrole retombera-t-il à moins de 50 dollars dans les semaines qui viennent ? Non, répondent la plupart des analystes. Les cours se situeront, d’ici à la fin de l’année, dans une fourchette comprise entre 55 et 70 dollars. La baisse enregistrée en septembre s’explique par une atténuation des risques politiques (Israël-Liban, Iran-nucléaire), une consommation moins importante que prévu, l’absence de catastrophes climatiques graves et une bonne reconstitution des stocks. Les prix des contrats « futurs » sont de l’ordre de 70 dollars pour le premier trimestre 2008. Dans ses nouvelles perspectives mondiales, publiées le 18 septembre, le FMI pronostique une situation stationnaire (de 70 à 75 dollars en 2007) en raison de la stabilisation de la demande globale (de 84 à 85 millions de b/j) et de l’activité économique mondiale (croissance de 4,9 %, contre 5,1 % en 2006).
C’est sur le plus long terme que les analyses divergent. Pour Morgan Stanley, le baril franchirait la barre de 100 dollars (à 103) si la tension politique venait à s’aggraver avec l’Iran (entraînant un déficit de 4 millions de b/j). À l’inverse, si la consommation de brut se ralentissait encore davantage, notamment aux États-Unis et en Chine, et si la production augmentait comme prévu, alors le prix du baril pourrait tomber à 43 dollars fin 2007, puis à 22 dollars fin 2008 (niveau de 2002). Mais tous les pronostiqueurs s’empressent d’exprimer la même réserve : le prix du pétrole est très volatil. N’est-il pas tombé à 12 dollars en 1998 ?

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires