Libre-entreprise durable
Plus de cent jeunes sociétés citoyennes étaient sur les rangs lors de la dernière édition du concours de Sife, à Paris.
Promouvoir la création d’entreprise dans les pays en développement, telle est l’ambition du concours international organisé depuis 2001 par l’ONG Student in Free Entreprise (Sife). Du 11 au 13 septembre, 1 500 étudiants originaires de 45 pays sont ainsi venus à Paris défendre leurs initiatives devant un parterre de patrons des sociétés les plus prestigieuses : Microsoft, Coca-Cola, Henkel, Wal-Mart, HSBC, KPMG, L’Oréal
Transformation de l’Aloé Vera, plante médicinale dont on extrait l’huile, en Inde ; formation à l’économie d’entreprise pour les écoles primaires en Malaisie ; recyclage et transformation des déchets plastique en objets artisanaux en Égypte ; commercialisation de jus à base de fruits locaux au Sénégal ; construction d’outils pédagogiques pour la scolarisation des filles au Nigeria Plus de cent jeunes entreprises novatrices étaient sur les rangs.
Les plus convaincants du cru 2006 ont été les Chinois de l’Institut de commerce international de Shanghai. Leur initiative : la commercialisation d’un pendentif traditionnel porte-bonheur, le Hongli. Leurs atouts : quatre représentants motivés et souriants ; un film de présentation de haute qualité avec moult effets visuels et sonores. Et, surtout, la preuve que ce produit artisanal est rentable pour la communauté et permet d’assurer l’autonomie financière des ouvrières qui le fabriquent.
Avec 130 universités partenaires de Sife, l’Afrique fait bonne figure. Son meilleur représentant : l’équipe marocaine de l’Institut agronomique et vétérinaire de Rabat (IAV), qui a atteint les demi-finales. Depuis deux ans, les étudiants de l’IAV travaillent avec les producteurs de miel du Haut-Atlas pour développer et professionnaliser cette activité.
Créé en 2001, Sife Afrique regroupe onze pays du continent, dont l’Égypte, le Maroc, le Nigeria, le Sénégal, l’Afrique du Sud et le Zimbabwe, vainqueur de l’édition 2005 avec la création d’une coopérative artisanale gérée par des malades du sida. Chacun des partenaires tire profit de son engagement dans ce club très sélect : les universités, qui améliorent leur image de marque en apparaissant comme des « fournisseurs de champions » ; les entreprises, qui font de leur contribution au développement économique des pays pauvres un argument marketing et qui en profitent pour puiser à peu de frais dans ce vivier de jeunes entrepreneurs. Quant aux étudiants interrogés, toutes nations confondues, les mêmes mots reviennent dans leur bouche : « plus grande confiance en soi, souci de professionnalisme, satisfaction de travailler pour la communauté, ouverture d’esprit et rencontre avec les autres cultures ».
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