Laborieuses négociations
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«Robert Mugabe a besoin de l’opposition pour gouverner son Zimbabwe, il le sait lui-même », assure le politologue et universitaire John Makumbe. Le chef de l’État, au pouvoir depuis vingt-huit ans, a remporté le second tour de la présidentielle du 27 juin, où il était le seul candidat. Morgan Tsvangirai, en tête au premier tour, s’était retiré de la course, convaincu que le scrutin était truqué. Son parti, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), reste toutefois majoritaire au Parlement.
Les négociations pour un partage du pouvoir, en cours depuis le 24 juillet en Afrique du Sud, ne devaient durer que deux semaines. Après le sommet de la SADC, qui s’est réuni le 16 août à Johannesburg, elles sont toujours au point mort. Robert Mugabe n’entend pas laisser le pouvoir exécutif à son rival. Alors, pour faire échouer les négociations, tous les moyens sont bons. Y compris semer la zizanie chez ses adversaires. Le 12 août, le journal gouvernemental The Herald a dévoilé un accord signé entre Robert Mugabe et Arthur Mutambara, à la tête d’une faction dissidente du MDC. Or, sans l’appui des fidèles de Mutambara, le MDC perdrait sa majorité au Parlement. Cet arrangement en coulisses a été balayé d’un revers de main par le président sud-africain Thabo Mbeki, qui arbitre les pourparlers officiels.
Le 25 août, le Parlement zimbabwéen devait se réunir pour la première fois depuis les élections, ce qui pourrait entraîner la formation immédiate du gouvernement. C’est ce que souhaite Thabo Mbeki, mais pas le MDC, qui craint de voir les négociations tourner en sa défaveur. Morgan Tsvangirai a fait savoir qu’il refusait que s’ouvre la session parlementaire, rappelant que la nomination d’un gouvernement n’était pas possible sans qu’un accord soit conclu sur le partage des ?pouvoirs.
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