Rhodésie Les bonnes intentions

Publié le 24 juillet 2005 Lecture : 2 minutes.

La conférence du Commonwealth s’est achevée sur un bilan de faillite. L’envoi d’une « mission de paix » auprès des parties intéressées à une solution du problème vietnamien a perdu toute raison d’être devant la fin de non-recevoir opposée par le Front national de libération, Hanoi, Pékin et Moscou. Les Africains du Commonwealth sont déçus. Ils espéraient que la conférence des Premiers ministres aiderait le chef du gouvernement britannique à poser un ultimatum à M. Ian Smith, Premier ministre de la Rhodésie du Sud. L’examen de la question de Rhodésie a été bâclé. L’immobilisme de M. Wilson a fait le reste. Le racisme de M. Ian Smith et de ses cohortes policières peut pavoiser.
Les dirigeants africains anglophones, « neuf hommes en colère », lors du débat sur la Rhodésie, voulaient qu’une conférence constitutionnelle soit convoquée assez rapidement, en vue d’instaurer un régime de majorité à Salisbury. Pour eux, il s’agissait de garantir l’accession à l’indépendance de la Rhodésie sur la « base d’un gouvernement de majorité ». M. Wilson refusa de s’engager dans cette voie. Devant ce refus, M. Nyerere (seul) a adopté l’attitude logique et courageuse qui s’imposait en se désolidarisant du communiqué sur ce problème.

Faisant fi des exigences africaines, M. Harold Wilson poursuivra ses négociations en cours avec la Rhodésie, tout en brandissant, dans l’ombre, la menace des sanctions économiques. Le Premier ministre travailliste n’a rien innové. Ses prédécesseurs conservateurs ne pratiquaient pas une autre politique. En imposant ces formules creuses, M. Harold Wilson renforce le glacis raciste au sud du Zambèze. […]
Aux termes des tractations engagées avec M. Smith, la Grande-Bretagne accorderait son indépendance à la Rhodésie. En contrepartie, Smith s’engagerait enfin à établir un régime de majorité africaine. Combinaison qui serait séduisante si les jeux n’étaient faussés dès le départ. En effet, à l’accession à l’indépendance, les racistes conserveraient les deux tiers des sièges au Parlement de Salisbury. Pour sa part, le président Nyerere a souligné le danger d’une telle clause : elle laisse le champ libre à un « putsch » des racistes qui n’hésiteraient pas à établir à Salisbury un régime comparable à celui de Dr Verwoerd à Pretoria.

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