La consommation pétrolière africaine augmentera de 60% d’ici à 2025
Le Citac a publié ses dernières estimations de croissance de la demande pétrolière africaine. L’écart entre cette dernière et l’offre disponible pourrait atteindre 2,5 millions de barils par jour si les pays n’investissent pas dans les infrastructures régionales.
![Pour le Citac, l’investissement dans les infrastructures est primordial pour répondre aux besoins en produits pétroliers nécessaires à la croissance économique de l’Afrique. DR](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2013/03/25/pipeline-algerie_DR.jpg)
Pour le Citac, l’investissement dans les infrastructures est primordial pour répondre aux besoins en produits pétroliers nécessaires à la croissance économique de l’Afrique. DR
Dans ses dernières prévisions à long-terme, le Citac (société indépendante de service-conseil basée en Grande-Bretagne, dont l’activité principale est le secteur aval du marché de l’énergie) prévoit que l’écart entre consommation et production de produits blancs devrait plus que doubler en Afrique, pour atteindre environ 2,5 millions b/j en 2025. « Pour s’attaquer à un tel écart, une approche régionale visant à attirer les investissements est nécessaire, comprenant notamment l’harmonisation des spécifications, des politiques tarifaires et la réduction des barrières commerciales », indique l’organisme.
Après des années de forte croissance, largement supérieure aux moyennes mondiales, la croissance de la demande africaine en produits pétroliers s’est tassée à 1,6% en 2012. « Ce ralentissement s’explique surtout par un recul important de la demande nigériane, qui a eu une incidence sur les données totales de croissance de la région d’Afrique subsaharienne, et par une reprise modérée de la demande nord-africaine après les événements du printemps arabe en 2011 », détaille le rapport.
Scandales au Nigeria
Et de poursuivre : « au Nigeria, les efforts du gouvernement pour supprimer les subventions sur l’essence début 2012, le scandale du paiement des subventions et des problèmes de remboursement de la dette se sont conjugués pour faire baisser la demande de 21% en glissement annuel (-4,3 millions tm, soit un peu plus de 100 000 b/j) ». « Mais cette glissade apparente de la demande sert à « évaluer la réalité » des chiffres de la demande nigériane, qui ont été faussés par la double comptabilisation frauduleuse d’importations », prévient le communiqué.
Un approvisionnement en carburant fiable et à des prix compétitifs est un prérequis important à la croissance économique et à la réduction de la pauvreté.
Malgré cet apparent ralentissement temporaire de la croissance de la demande africaine en produits pétroliers, le Citac prévoit une forte croissance, de 3,9% par an, qui conduira à une hausse de 60% de la demande totale d’ici à 2025. Cela représente une progression de 2,1 millions b/j de la demande. L’Afrique subsaharienne contribuera à concurrence des presque deux-tiers à la hausse, soit à hauteur de 1,3 million b/j et l’Afrique du Nord à hauteur 0,8 million b/j.
Investir dans un approvisionnement fiable
Le Citac conclut : « L’investissement dans les infrastructures est primordial pour répondre aux besoins en produits pétroliers nécessaires à la croissance économique de l’Afrique. Même si d’autres sources d’approvisionnement comme le gaz, le charbon et l’hydroélectricité remplacent une partie de la demande pétrolière dans les secteurs de l’électricité et de l’industrie, les carburants de transport restent exclusivement à base de pétrole et un approvisionnement fiable et à des prix compétitifs est un prérequis important à la croissance économique et à la réduction de la pauvreté. »
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