Vos lettres ou courriels sélectionnés

Publié le 24 juin 2007 Lecture : 7 minutes.

« Mon pays va mal ! »
– Mon pays va mal ! C’était le refrain du chanteur ivoirien Tiken Jah Fakoly qui déplorait la coupure en deux de son pays. Le mien, lui, est revenu en arrière. L’île d’Anjouan est dirigée par Mohamed Bacar, un président rebelle qui ne veut écouter personne et détruit tous les symboles de l’Union des Comores. Pourquoi la médiation de l’Union africaine ne donne-t-elle aucun résultat depuis une décennie ? Notre situation n’est quand même pas comparable à celle du Darfour, et les gendarmes de Mohamed Bacar ne sont pas aussi dangereux que les Tribunaux islamiques en Somalie. J’appelle les pays de l’océan Indien à faire comme le Burkina Faso a fait avec la Côte d’Ivoire et à aider mon pays à sortir de la crise actuelle.
Mohamed Laith, Gafsa, Tunisie

Chávez et le Maroc
– Je me permets de vous adresser ce courrier en référence à l’article intitulé « Guerre des nerfs à New York » (J.A. n° 2417), dans lequel il est mentionné que l’audience avec le président Hugo Chávez de la délégation présidée par le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération a été annulée, insinuant l’influence d’un facteur externe. Je considère nécessaire de souligner que lors de la visite du ministre marocain à Caracas, aucune audience n’était programmée avec le chef de l’État vénézuélien, en raison de l’agenda présidentiel serré, et que dans l’ajournement de la visite de la délégation marocaine, il n’y a eu aucune influence externe.
De la même manière, l’article indique que le président vénézuélien est proche d’Abdelaziz Bouteflika, son alter ego algérien, et l’un des principaux militants de la cause du Polisario dans la région. À cet égard, je souhaite clarifier que le gouvernement vénézuélien adhère strictement au principe de l’autodétermination des peuples et a été constant dans cette position depuis la création de la IVe Commission (Comité de décolonisation) des Nations unies. Le Venezuela entretient d’excellentes relations avec l’Algérie, pays qui lui aussi est membre du G15, du G77 et de l’Opep. Tout comme il échange des relations d’amitié et de respect avec le Maroc.
José Clavijo, Chargé d’affaires a.i., ambassade de la République bolivarienne du Venezuela, Rabat, Maroc

la suite après cette publicité

Réponse :
Même bien tardive, votre réaction méritait d’être publiée – ne serait-ce que parce qu’elle confirme, en termes diplomatiques, ce que nous avons écrit.
F.S.

Charmant Malabo
– J’ai eu l’opportunité de visiter la Guinée équatoriale, particulièrement Malabo, sa capitale. Quel plaisir de voir que ce petit pays, qui était hier parmi les moins nantis au monde, fait aujourd’hui très bonne figure. La quasi-totalité des bidonvilles ont été remplacés par des bâtiments du type européen (HLM). Presque tout est moderne. Partout, on voit des villas huppées et des buildings pousser comme des champignons, sans compter des stades omnisports, des hôpitaux et le port qui est encore en chantier. Un grand boulevard relie l’aéroport à la présidence de la République en passant par Malabo II, où le quartier administratif a été transféré. Voilà au moins un chef d’État africain qui utilise à bon escient les ressources de son pays pour le développer et améliorer le bien-être de la population.
Vincent Nzau Kielo, Anzin, France

L’ONU ne fait pas de miracles
– D’après un conseiller politique de la première vice-présidence de la République du Burundi, la paix dans la région des Grands Lacs est l’uvre de l’ONU parce que ladite organisation a financé des élections frappées du sceau de la réussite (J.A. n° 2419). Je pense que ce genre de déclaration devrait figurer sous la rubrique « Humour, saillies et sagesse » et non dans les pages réservées aux lettres des lecteurs. Je me contenterai de répondre que la paix est un miracle ; très peu d’hommes sont capables d’accomplir un tel exploit. Si l’ONU pouvait faire des miracles, depuis le temps qu’elle existe, cela se saurait.
Tudieshe Katumba Dominique, Bordeaux, France

Annulation de dette : le Maroc aussi
– Dans la brève « Généreuse Afrique du Sud » (« La semaine », J.A. n° 2419), vous louez l’annulation partielle par l’Afrique du Sud de la dette de l’Irak. Vous concluez par ceci : « C’est la première fois qu’un pays du continent prend une telle mesure au lieu de se la voir appliquer. » Il me semble que le royaume du Maroc a pris des mesures similaires, au profit d’autres pays africains frères.
André Marie Pouya, Kigali, Rwanda

la suite après cette publicité

Réponse :
Le Maroc a effectivement annulé la dette de 25 des pays africains les moins avancés, lors du premier sommet Union européenne-Afrique du Caire, les 3 et 4 avril 2000. Dans le cas de l’Afrique du Sud, nous voulions souligner qu’il s’agissait du premier pays africain à annuler la dette d’un pays d’un autre continent. Merci d’avoir attiré notre attention sur cette formulation ambiguë.

J.A., un regard différent
– Âgé de 21 ans, et lecteur depuis quelques mois de votre magazine, j’apprécie les idées que vous diffusez et qui montrent que la France n’est pas seule au monde. Membres d’une génération « ordinateur », beaucoup de mes amis passent des heures, devant leurs écrans, à jouer à des jeux vidéo inspirés des guerres mondiales. Une partie de la jeunesse est totalement gavée et désensibilisée, alors que d’autres souffrent ! Elle les ignore ou elle s’en moque. Merci à J.A. d’informer sur cette autre partie du monde qui, au lieu de se distraire en jouant à la guerre, cherche à accéder à un bonheur parfois bien lointain !
Jérémi Anxionnaz, Bourg-Saint-Maurice, France

la suite après cette publicité

Rwanda : 1994, et non 2004
– Contrairement à ce qui est écrit dans J.A. n° 2422, le Tribunal pénal international pour le Rwanda est compétent pour juger les personnes présumées responsables d’actes de génocides et d’autres violations graves du droit international humanitaire commis entre le 1er janvier et le 31 décembre 1994 et non en 2004.
Théoneste Mugaragu, Kigali, Rwanda

Réponse :
Vous avez tout à fait raison. Que les lecteurs veuillent bien accepter nos excuses.

Justice des puissants
– L’image humiliante de Charles Taylor, menotté, traîné comme une brebis qu’on mène à l’abattoir dans votre dossier « Les hommes de pouvoir face à la justice » (J.A. n° 2422) me choque et me révolte. Que des criminels, fussent-ils d’anciens chefs d’État, rendent compte de leurs actes, cela n’est que justice. Mais une justice internationale qui se voudrait « juste » ne devrait-elle pas poursuivre ceux qui livrent les armes aux criminels africains et ceux qui tirent profit du diamant qui coûte la vie à des milliers d’Africains ?
La justice internationale est une justice de puissants. Elle juge les criminels africains qui ne sont plus bons à rien pour leurs maîtres occidentaux. Nos dirigeants africains devraient méditer le cas Taylor, car il traduit ce principe : « Dirigeants africains, si vous tuez vos frères tout en garantissant nos intérêts, à nous Occidentaux, nous vous protégeons. Si vous les tuez sans intérêt pour nous, nous vous conduisons au Pays-Bas. »
Louis Bira, Yaoundé, Cameroun

Benoît XVI, heureusement
– Je voudrais réagir à l’article « Un révisionniste nommé Benoît XVI » (J.A. n° 2419) dans lequel vous écrivez : « Benoît XVI continue de prôner des valeurs qui ne correspondent plus aux réalités du monde contemporain. » Heureusement, car le monde contemporain fait du matraquage pour imposer des valeurs qui n’en sont pas. Un seul exemple parmi des centaines : on continue de prôner l’IVG (pour déguiser le mot avortement) alors que 25 000 couples français attendent actuellement une réponse à une demande d’adoption. Il serait tellement plus simple de dire aux femmes qui ne désirent pas l’enfant qui se présente de le laisser naître et de le proposer à l’adoption. Il n’y aurait pas d’atteinte à la vie et des couples qui désirent un enfant seraient satisfaits. Le pape ne demande pas de revenir au traditionalisme, mais d’accepter cette tendance chez certains.
Gabriel Volard, France

Courage politique
– J’apprécie particulièrement, dans votre journal, les informations sur le Maghreb qui permettent aux Subsahariens de comprendre la politique et le mode de vie de nos « compatriotes » de l’autre côté du Sahara. Je voudrais réagir au Post-scriptum de Zyad Limam « Combien de temps encore ? » (J.A. n° 2422). Ce qui manque aux Israéliens, aux dirigeants arabes et bien sûr aux Occidentaux, c’est le courage politique. Ni Olmert, ni Bush, ni les dirigeants arabes actuels n’ont ce courage.
Abdouraman Sadou, Douala, Cameroun

Précision
Comme indiqué dans l’article intitulé « Zongo, changement dans la continuité » publié dans le n° 2422, le nouveau Premier ministre burkinabé a bien été porte-parole du gouvernement, mais entre 1996 et 2000, et non entre 1974 et 1977 comme nous l’avons écrit. Veuillez nous excuser pour cette erreur.
J.-B.M.

Mise au point
Nous avons reçu de Me Hervé Diakiese, avocat à Matadi (RD Congo) et auprès de la Cour pénale internationale, le rectificatif suivant à propos de l’article « Centrafrique : à la recherche des coupables » paru dans J.A. n° 2420 : « Vous affirmez que, d’après un ancien proche collaborateur de M. Jean-Pierre Bemba, les opérations en RCA en 2003 étaient dirigées par les commandants Bokolombe et Mustapha. Et vous ajoutez que le premier, aujourd’hui colonel de l’armée congolaise, est actuellement détenu à la prison centrale de Kinshasa pour son rôle présumé dans les massacres du Bas-Congo début février 2007. Notre client conteste cette version des faits, contraires à la vérité. [] En effet, le colonel Jean-Louis Bokolombe n’a jamais dirigé les opérations militaires en RCA et n’a jamais été détenu ni avant ni actuellement, à la prison de Kinshasa pour un prétendu rôle présumé dans les massacres du Bas-Congo. »
NDLR : Dont acte. Et avec toutes nos excuses à M. Bokolombe pour cette confusion.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires