Un marché très tendu

Publié le 24 juin 2007 Lecture : 2 minutes.

Le réchauffement climatique est une aubaine pour les producteurs d’uranium. Portés par le réveil de l’énergie nucléaire qui ne dégage aucun gaz à effet de serre, les cours du yellowcake ont été multipliés par 13 en cinq ans. Depuis octobre 2006, le prix de la livre (0,45 kg) est passé de 55 dollars à 135 dollars, et certains analystes tablent sur un cours de 200 à 250 dollars la livre, d’ici à deux ans. Même si les excès spéculatifs sont l’une des raisons à cette flambée, les fondamentaux du marché reposent essentiellement sur la loi de l’offre et la demande. L’énergie nucléaire civile est désormais employée par 32 pays et représente 16 % de la production mondiale électrique. Au cours des deux prochaines décennies, entre 60 et 70 réacteurs nucléaires s’ajouteront aux 400 déjà en activité. Chaque année, ces installations vont consommer une vingtaine de tonnes supplémentaires du précieux minerai extrait du sol.
Actuellement, la demande annuelle d’uranium naturel est de 66 000 tonnes. En 2006, la production minière a péniblement dépassé les 40 000 tonnes. Ce déficit est pour l’instant comblé par le démantèlement des arsenaux nucléaires militaires américains et ceux de l’ex-empire soviétique. Se fondant sur l’exploitation annoncée de nouveaux gisements et la relance de vieux sites, la banque d’affaires Lehman Brothers mise sur une augmentation moyenne de la production minière de 3 % par an. En revanche, les produits recyclés devraient être en recul, passant de plus de 25 000 tonnes en 2006 à 19 000 tonnes en 2010, 11 000 tonnes en 2015 et seulement 5 000 tonnes à l’horizon 2020. L’Agence mondiale du nucléaire (AMN), qui dépend de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), estime les réserves mondiales à 4,7 millions de tonnes, soit 72 ans de consommation au rythme actuel. « Ces ressources restent suffisantes pour répondre à l’accroissement de la demande », assure l’Agence. Si l’ensemble de ces éléments expliquent le boom actuel et la frénésie qui entoure le secteur du nucléaire, la plupart des analystes anticipent malgré tout sur un retour au calme d’ici à 2009-2010. Le temps pour les majors d’augmenter leur niveau de production et de racheter la flopée de juniors qui valorisent en Bourse leurs stocks déclarés mais non encore exploités.

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