À l’affiche
Publié le 24 juin 2007 Lecture : 2 minutes.
American Vertigo,
de Michko Netchak
(sorti à Paris le 20 juin)
Parti à la découverte de l’Amérique, sur le modèle du célèbre voyage de Tocqueville, à l’invitation de la revue The Nation, l’écrivain et ex-« nouveau philosophe » à la mode des années 1970 et 1980 Bernard-Henri Lévy a publié l’an dernier un compte rendu de ce périple dans son ouvrage American Vertigo. Le cinéaste qu’il avait convié à le suivre nous propose aujourd’hui une version filmée du livre. Difficile d’être séduit par ce survol beaucoup trop rapide du pays le plus puissant et peut-être le plus complexe de la planète : la matière d’un livre, surtout d’un gros livre, ne peut pas fournir telle quelle celle d’un film. D’ailleurs, la multiplication des (trop) courtes séquences sans nuances aboutit à un résultat paradoxal : les images les plus fortes, ce n’est pas étonnant, étant celles qui montrent les travers des Américains, le film aboutit au résultat inverse de celui que recherchait BHL, qui voulait redresser quelque peu l’image déplorable de ces États-Unis trop souvent honnis en raison de simples préjugés.
Buenos Aires 1977,
de Adrian Caetano
(sortie à Paris le 27 juin)
Le film sur les terribles années de la dictature militaire d’il y a un quart de siècle est quasiment devenu un genre en Argentine. Souvent inspirés d’histoires vraies, les longs-métrages sur ce thème sont parfois très réussis – comme en 1999 Garage Olimpo, qui décrivait avec un réalisme terrifiant le quotidien de la torture sous le régime de Videla. Le plus souvent, en se contentant, sous couvert d’un humanisme consensuel, de dénoncer les exactions des militaires et de leurs complices, sans chercher à expliciter le contexte social et politique de l’époque, ils n’apportent finalement pas grand-chose. Même s’ils restent toujours émouvants en décrivant le sort tragique et à l’occasion absurde (c’est le cas ici pour le héros du film, arrêté « par erreur ») des victimes de la répression. Buenos Aires 1977, ainsi, est un film plutôt efficace mais sans grand intérêt – en tout cas pour le spectateur non argentin.
