Jean-Marie Bockel, vingt ans après
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Chrétien, républicain, social-libéral, militariste : Jean-Marie Bockel, 57 ans, avait le bon profil pour intégrer le second wagon du gouvernement de François Fillon, rubrique ouverture à gauche. Depuis quelques années, le sénateur-maire de Mulhouse ne cachait guère son intérêt pour l’action de Nicolas Sarkozy dans les domaines de la sécurité intérieure et de la prévention de la délinquance. Nommé secrétaire d’État à la Coopération et à la Francophonie, cet avocat alsacien, fier de son grade de capitaine de réserve, revient au gouvernement vingt ans après l’avoir quitté. Et se retrouve par la même occasion exclu du PS, à l’instar de son ministre de tutelle Bernard Kouchner.
C’est à l’ombre de Jean-Pierre Chevènement, l’un des grands battus des législatives, que Jean-Marie Bockel, fils d’un notaire élu conservateur du Bas-Rhin, a fait son entrée en politique. Député, secrétaire d’État, ministre (du Commerce) dans le gouvernement de Laurent Fabius, il rompt avec son mentor lors de la première guerre du Golfe. À ses yeux, l’engagement de l’armée française décidé par François Mitterrand est une nécessité. En 1989, il conquiert la mairie de Mulhouse pour ne plus la quitter. Depuis longtemps, les dirigeants du PS considéraient cet admirateur de Tony Blair et de Jacques Delors comme un marginal et un outsider. Lors du dernier Congrès du parti, en 2005, la motion Bockel avait recueilli moins de 1 % des suffrages – ce qui n’a pas empêché ce catholique pratiquant, père de cinq enfants, de faire son devoir : une campagne minimale en faveur de Ségolène Royal.
À la « Coopé », les observateurs s’attendaient à la nomination de l’ancien ministre Renaud Dutreil ou du député Yves Jego, tous deux UMP. Ce sera donc Jean-Marie Bockel, surprise du chef et, dit-on, passionné d’Afrique et de relations Nord-Sud. Signe des temps : le secrétaire d’État ne s’installera pas rue Monsieur, lieu mythique de la Françafrique depuis plus de quarante ans. L’État a mis en vente l’hôtel Montesquieu, et les Chinois sont sur les rangs
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