Sénégal : les marchés publics refont parler d’eux
Les marchés publics, qui ont fait couler beaucoup d’encre sous le régime du président Abdoulaye Wade, font à nouveau parler d’eux au Sénégal.
La Direction centrale des marchés publics (DCMP) vient de publier son rapport 2012 qui fait état d’une baisse des commande publique de 6 % tandis que les marchés passés de gré à gré connaissent une hausse. Ainsi, en 2012, 2 123 marchés ont été immatriculés, correspondant à 478,5 milliards de F CFA, un montant en baisse de 22 % par rapport à 2011. L’Agence de gestion des routes (Ageroute), qui avait des commandes sur plusieurs années pour un montant total de 156 milliards de F CFA, n’a pas eu de marchés de ce montant en 2012, ce qui explique aussi la baisse de 6 % des commandes publiques, d’après la DCMP.
« Réponses urgentes »
Le taux annuel des marchés passés par entente directe se situe à 18 % en 2012, contre 15 % en 2011. Ce taux a parfois dépassé le plafond des 20 % pour atteindre 24 % aux troisième et quatrième trimestres 2012. Mais cette hausse, qui coïncide presque avec l’arrivée de Macky Sall au pouvoir, s’explique, selon la DCMP, par l’organisation d’élections (présidentielle et législatives), les secours à apporter au monde rural confronté à une insécurité alimentaire, la lutte contre les inondations, etc. Ces événements ont nécessité des « réponses urgentes » du gouvernement qui a recouru au gré à gré, avec des autorisations délivrées sur la base des dispositions réglementaires.
Patriotisme économique
Les demandes d’annulation de marchés publics passés sans appel d’offre en 2012 ont haussé de 161 %, mais seulement 4 % des marchés incriminés ont été annulés contre 20 % en 2011. La publication du rapport de la DMCP a coïncidé avec le coup de gueule du Syndicat national des BTP (SNBTP) qui s’offusque que le Conseil des infrastructures donne son feu vert à la signature du marché complémentaire « sans appel d’offres » pour la poursuite des travaux de l’autoroute à péage de Diamniadio à l’aéroport international Blaise Diagne pour 80 milliards de F CFA.
Dans un communiqué, le syndicat appelle l’État à revoir sa position et juge « incompréhensible qu’au moment où le concept de patriotisme économique est chanté sur tous les tons que, dans la pratique, le nouveau régime, malgré ses promesses électorales, continue à favoriser les entreprises étrangères ou à capitaux étrangers au détriment du secteur privé national ».
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